Les autorités médicales de l'Etat du Victoria, en Australie, viennent de donner leur accord pour que des parents d'enfants souffrant d'affections graves puissent, dans le cadre d'une procédure de fécondation in vitro, donner naissance à des bébés qui permettront de soigner ces enfants.Après la fécondation in vitro, un diagnostic préimplantatoire permet de ne transférer dans les utérus maternels que des embryons immunologiquement compatibles avec les jeunes patients. A la naissance, des cellules du cordon ombilical sont recueillies pour fournir une thérapie régénératrice par le biais de transfusions sanguines. Trois couples ont d'ores et déjà reçu cette autorisation. «Ce cas soulève clairement des problèmes d'éthique. Rien dans la loi ne l'interdit mais les inquiétudes suscitées impliquent de contrôler le recours à de telles procédures», a souligné Helen Szokz, responsable des traitements de l'infertilité de l'Etat du Victoria.Déjà en octobre 2000, une première greffe de ce type avait été réalisée avec succès aux Etats-Unis chez une petite fille atteinte d'une anémie de Fanconi. La question se pose désormais officiellement en France : confrontés aux demandes d'une dizaine de familles, les Prs René Frydman (Hôpital Antoine-Béclère, Clamart) et Arnold Munich (Hôpital Necker, Paris) ont saisi le Comité national d'éthique. «Au lendemain de l'annonce de la première américaine j'étais réticent à la mise en uvre du procédé, mais l'écoute des couples directement concernés a fait évoluer ma position», confiait au Monde le Pr Frydman. Les lois de bioéthique précisent que le diagnostic pré-implantatoire ne peut être autorisé qu'«à titre exceptionnel» et un décret d'application souligne que «seule la pathologie liée à l'anomalie génétique parentale susceptible d'être transmise peut être recherchée chez l'embryon au cours des analyses conduisant à ce diagnostic». Le Comité consultatif national d'éthique français devrait, prochainement, statuer.