Le ministre italien de la santé, Girolamo Sirchia, donne dans le volontarisme, mais c'est pour la bonne cause. Le 11 novembre, il a assuré dans la presse que l'Italie aurait une loi anti-tabac d'ici la fin de l'année. En réalité, la partie n'est pas encore jouée : le projet de loi, accepté par le sénat la semaine précédant les déclarations du ministre, doit encore être approuvé par la chambre des députés. Et son président, Pier Ferdinando Casini, est, dit-on, grand amateur de cigares toscans.Girolamo Sirchia concède qu'«il existe un lobby très puissant qui a pouvoir économique», et que la bataille sera rude. Mais il évite soigneusement le conditionnel : «L'interdiction de fumer dans les lieux publics et dans les lieux privés ouverts au public sera loi avant la fin de l'année» (les contrevenants risquent une amende de 250 euros) ; «elle entrera en vigueur immédiatement pour les lieux publics» ; «les restaurants et les bars auront un an pour se mettre en conformité» ; «il était important de doter l'Italie d'une législation en conformité avec les règles européennes»...Autre style mais buts identiques un peu plus à l'est. Le ministère grec de la santé a obtenu le 11 novembre le soutien de l'organisation syndicale des fonctionnaires, afin de faire passer dans les murs la nouvelle législation anti-tabac, qui proscrit la fumée dans les administrations. Convaincre plutôt que contraindre, avancer pas à pas, travailler sur le long terme : telle est la stratégie du ministre grec.Deux exemples de prévention faite priorité d'Etat, dans deux pays où la santé dispose de son propre ministère. Coïncidence ?