Le dernier numéro de La Revue Durable approfondit le thème de la pollution atmosphérique et de ses conséquences sur la santé publique. Nous avons demandé à Jacques Mirenowicz, co-fondateur de cette revue et ancien rédacteur à Médecine et Hygiène, de présenter les questions abordées dans ses pages.La rédactionDans son édition de janvier-février, La Revue Durable publie un dossier d'une cinquantaine de pages sur la lutte contre la pollution de l'air pour préserver la santé humaine. Après une brève description des six principaux polluants ou types de polluants de l'air (poussières fines, oxydes d'azote, composés organiques volatils, ozone, dioxyde de soufre et monoxyde de carbone) et leurs sources majeures (chauffage individuel, usines, trafic motorisé, etc.), le dossier s'attache avant tout à cerner les moyens de réduire leur présence dans l'air.De l'ensemble de ces articles, il ressort que, dans les pays du Nord, des normes de plus en plus sévères stimulent sans cesse l'innovation technologique. La qualité de l'air s'améliore donc, du moins dans ces pays, même si l'accroissement continuel de la consommation d'énergie annule en partie l'impact des progrès techniques accomplis.Désormais, le principal fauteur de troubles est le trafic motorisé, puisqu'il contribue environ pour moitié à la pollution de l'air en milieu urbain. Dans ce secteur, les émissions de polluants oscillent au gré des progrès techniques et de l'explosion du trafic. Alors que le Conseil national a fini l'année 2002 avec un contre-projet pour le moins discutable à l'initiative Avanti, La Revue Durable apporte des éléments cruciaux au débat, du point de vue de la santé. En bref, l'idée de l'initiative Avanti, reprise par le Conseil national, est de construire plus d'infrastructures routières (voies d'autoroutes supplémentaires et tunnels) pour répondre à la demande de mobilité individuelle.Or, le dossier de La Revue Durable rappelle les dernières données épidémiologiques : chaque année, 3300 morts sont dus à la pollution de l'air en Suisse, soit six fois plus que les accidents de la route (environ 600). Et une récente étude hollandaise met en évidence pour la première fois que le risque de décéder d'une maladie cardio-vasculaire ou respiratoire est deux fois plus élevé pour les personnes qui habitent à cent mètres d'une autoroute ou à cinquante mètres d'un grand axe routier. Ainsi, la quête de mobilité doit être mise dans la balance avec la volonté de protéger la vie humaine. Si l'on veut protéger la vie, le meilleur moyen de le faire est d'inciter à la réduction du trafic et non d'encourager son augmentation. Et pour parvenir à ce but, la revue expose comment il est désormais possible de calculer le coût économique des méfaits de la pollution de l'air sur la santé humaine de façon à faire payer ceux qui en sont responsables.Enfin, le dossier de La Revue Durable rappelle que si les progrès techniques permettent de réduire les émissions de polluants de l'air, ce n'est pour l'heure pas le cas des émissions du principal gaz à effet de serre, le CO2. Là aussi, la politique du toujours plus d'infrastructures est donc mortifère, à moins de ne pas prendre la réalité de l'effet de serre anthropique au sérieux, ce qui apparaît de plus en plus risqué.La Revue Durable est une revue bimestrielle consacrée aux recherches et aux initiatives qui apportent des réponses aux enjeux du développement durable. Elle est disponible en kiosque en Suisse romande, en France et en Wallonie ou sur simple demande (de numéro ou d'abonnement) au CERIN, rue de Lausanne 91, 1700 Fribourg, Suisse, tél. : 026 321 37 10 ; fax : 026 321 37 12 ; courriel : s.jourdan @cerin.ch