La pénurie de médecins généralistes en Grande-Bretagne n'est pas prête de se dissiper. Une étude montre en effet que la proportion des généralistes britanniques qui déclarent vouloir abandonner leur pratique dans les cinq ans a passé de 14 à 22% entre 1998 et 2001 (BMJ 2003 ; 326 : 22-4). Les deux auteurs ont mené leur enquête auprès de plus de mille médecins en 2001, de façon à pouvoir comparer les résultats avec une étude du même type réalisée en 1998 auprès de quelque 800 généralistes.Les auteurs constatent que le désir d'abandonner la profession est statistiquement associé à deux facteurs : un âge plus élevé ou l'appartenance à une «minorité ethnique». Une bonne satisfaction professionnelle ou le fait d'avoir des enfants mineurs, au contraire, diminue les chances de vouloir quitter la pratique.L'augmentation de la proportion de médecins comptant quitter la profession s'explique avant tout par une baisse marquée de la satisfaction professionnelle. Un léger vieillissement de la population des généralistes et une augmentation des médecins appartenant à une minorité ethnique y contribuent légèrement.Des facteurs comme la surcharge de travail expliquent en partie la baisse de la satisfaction professionnelle, mais en partie seulement. Les auteurs concluent que le découragement des généralistes a des causes plus profondes, notamment les réformes impopulaires initiées par le National health service, ou l'évolution du rôle social du médecin.Pour lutter contre la pénurie, les auteurs suggèrent des mesures susceptibles d'améliorer la satisfaction professionnelle des médecins. De la politique «evidence-based», en somme.