Livre analysé : Harrison Principes de médecine interne. Coordonné par E. Braunwald, S. L. Hauser, A. S. Fauci, D. L. Longo, D. L. Kasper et J. L. Jameson. Traduction française de la 15e édition américaine. Flammarion Médecine-Sciences, 2850 p. ISBN : 2-257-17549-2.Il se passe de drôles de choses au royaume de la médecine : le Harrison, bible de la médecine occidentale, nous prouve que l'on peut rajeunir avec les années ! A plus de 50 ans, le traité de médecine interne qui a formé des générations de médecins a subi une véritable cure de jouvence. Jugez plutôt : 398 chapitres revus et actualisés (dont 86 entièrement nouveaux) à la lumière des données scientifiques les plus récentes, une place de choix faite à la génétique tout au long de l'ouvrage ainsi que dans cinq excellents chapitres spécifiques, à la portée de tous, un (petit) chapitre consacré aux médecines alternatives oui, même dans le Harrison ! , un énorme et remarquable chapitre abondamment illustré sur le sida ou encore, ça et là, de petits textes récréatifs et intelligents sur quelques prix Nobel de médecine. Sur le fond, l'esprit du Harrison demeure celui de la médecine interne, à savoir un esprit d'ouverture et une curiosité qui vont à l'encontre de la spécialisation médicale croissante. Une somme, donc, pour le praticien, qui dispose là d'un corpus extrêmement solide et cohérent d'informations (physiopathologie, clinique et thérapeutique) colligées par un aréopage de collaborateurs, le tout accompagné d'une bonne bibliographie (à la fin de chaque chapitre) et d'un copieux index.Le cur du Harrison reste bien entendu contenu dans les chapitres qui développent les maladies par systèmes d'organes. On trouve par exemple de très riches parties sur les cancers (oncologie et hématologie) avec notamment les recommandations thérapeutiques les plus récentes , les maladies systémiques, les pathologies cardiovasculaires ou encore les maladies infectieuses. Quant à la forme, il faut là aussi saluer les efforts accomplis par l'éditeur français par rapport à la précédente édition : textes limpides, présentation en un seul volume (au lieu de deux), bichromie et signes diacritiques pour les passages sur la thérapeutique et la génétique. Un regret toutefois : ce précieux outil aurait gagné à bénéficier d'une mise en pages plus aérée et d'une iconographie plus fournie ; certes, la présentation est moins dense et austère qu'auparavant (il était difficile de faire pire), mais elle reste encore souvent rébarbative.