Cet article fait le point sur la responsabilité de l'industrie de la cigarette face à la pandémie tabagique qui a touché le monde occidental durant le XXe siècle, en mettant en lumière ses scandaleuses pratiques. Celles-ci lui ont permis, d'abord de nier la nocivité du tabac, puis la dimension addictogène de la nicotine, ensuite les analyses montrant que leur cible privilégiée était les adolescents et les jeunes adultes, son implication dans la contrebande et enfin l'achat de scientifiques pour contrecarrer les données sur le tabagisme passif. Ainsi donc, les 100 millions de morts dues au tabac au XXe siècle ne sont pas le résultat du choix conscient de consommateurs adultes et responsables, mais les victimes d'une politique volontaire, agressive et conquérante d'une industrie qui a voulu imposer mondialement son produit hautement addictogène ainsi que ses intérêts financiers, au mépris de la vie et du droit, par la duperie, la tromperie, la fourberie, la duplicité et la corruption.
La dimension de la pandémie tabagique est sans équivalent dans l'Histoire, puisque le tabagisme a tué 62 millions de personnes depuis la Seconde Guerre mondiale et en tuera 100 millions dans les vingt prochaines années.1 Quelle est la responsabilité de l'industrie du tabac face à un tel désastre ? Les cigarettiers sont restés invaincus pendant quarante ans face à des centaines de procès lancés contre eux. Ils se parjurent même en 1994 en niant que la nicotine est une drogue. Ils paraissent alors invincibles. Mais, à cette même période, les premiers documents internes des cigarettiers sont rendus publics.2 En 1998, une décision judiciaire dans l'Etat du Minnesota les contraint ensuite à rendre publics la totalité de leurs documents internes. Plusieurs dizaines de millions de ces documents deviennent ainsi accessibles et mettent à jour le pire côté du comportement de l'industrie du tabac.3,4,5 Cet article est une actualisation d'un article publié en 2000 sur la responsabilité de l'industrie du tabac dans la pandémie tabagique.4
«A une seule exception près, les personnes que nous avons rencontrées pensent que fumer est une cause du cancer du poumon», indique en 1958 le compte rendu de chercheurs de British American Tobacco (BAT) après une visite de Philip Morris (PM), American Tobacco, Ligget,... Cela n'empêche pas les cigarettiers de nier publiquement ces effets : «J'affirme que tout bien considéré, il n'y a aucune preuve que fumer est une cause de cancer du poumon et que, bien plus, il semble que ce ne puisse en être la cause,» Imperial Tobacco, branche de BAT, 1958.
C'est en 1962 que, pour la première fois, un rapport officiel, celui du Royal College of Physicians à Londres, établit les conséquences du tabac sur la santé. L'inquiétude monte chez certains chercheurs de l'industrie. «Quel sera l'effet pour notre entreprise de ne pas rendre publics ces résultats maintenant, si elle y est contrainte dans le futur, peut-être dans l'ambiance défavorable d'une action judiciaire ?» écrit de façon prophétique Alan Rodgman, chercheur chimiste de RJ Reynolds (RJR), en 1962.
A cette question, les entreprises cigarettières internationales à gestion privée vont donner une réponse lors du sommet de Shockerwick House en juin 1977.6 Elles décident de nier la causalité des relations entre tabac et maladies : «Si les gouvernements proposent une rédaction impliquant ou disant que le tabagisme cause certaines maladies, les Compagnies doivent y résister avec acharnement et par tous les moyens à leur disposition».7 Il y est aussi décidé que les fumeurs savent à quoi ils s'exposent, de s'opposer aux mentions concernant les taux de goudron et de nicotine ainsi qu'à toute restriction de la publicité, de ne pas utiliser l'argument qu'une cigarette puisse être moins dangereuse qu'une autre.
«La nicotine est... une très bonne drogue» dit Sir John Ellis, président de BAT en 1962. «La nature du business du tabac et le rôle crucial qu'y joue la nicotine» titre en 1972 un rapport de C.E. Teague Jr (adjoint au directeur de la recherche de RJR) dans lequel on lit : «Les produits du tabac, de manière unique, contiennent et fournissent la nicotine, une drogue puissante... Donc, un produit du tabac est, par essence, un support qui fournit la nicotine, réalisé pour fournir la nicotine sous une forme généralement acceptable et attractive». Le sommet est atteint par BAT. «BAT devrait apprendre à se considérer comme une entreprise vendant une drogue et non du tabac» écrit Robin A. Crellin, le 11 avril 1980.
Cela n'empêche pas les dénégations publiques : «Dire que les cigarettes sont addictives est contraire au bon sens... C'est une escalade de la rhétorique antitabac... sans fondement médical ou scientifique» (Tobacco Institute 1988), ni le parjure des responsables de sept entreprises cigarettières devant une commission de la Chambre des représentants américains le 14 avril 1994 : «Je ne crois pas que la nicotine soit addictive» (fig. 1).
Les cigarettiers n'hésiteront pas à aller jusqu'à la manipulation de la nicotine. Manipulation chimique avec l'ajout d'ammoniaque8,9 qui accroît la proportion de nicotine libre qui pénètre plus rapidement dans le flux sanguin que la nicotine liée. La cigarette «shoote» ainsi mieux : «L'ajout d'ammoniaque est le «secret de la Marlboro», «Les ventes sont liées au niveau de nicotine libre», «Tout indique que le pH élevé de la Marlboro est voulu et contrôlé» conclut en 1973 une étude de RJR (CE Teague) sur la cigarette de son concurrent.
Certains cigarettiers iront plus loin encore. Ainsi BAT obtient de DNA Plant Technology10 la manipulation génétique du tabac pour accroître la concentration en nicotine et la création du plant Y1 : «Y1 produit 50% de nicotine en plus, même s'il produit 20% de feuilles en moins» BAT, 1990. «C'est un succès... Avec moins de goudrons, la nicotine supplémentaire de Y1 est absorbée plus rapidement» BAT, 4 mars 1994, rapport du Dr Bevan.
L'industrie nie vouloir viser les jeunes alors que le personnage de Joe Camel lancé en 1988 est aussi connu des jeunes Américains âgés de six ans que Mickey.11 Les notions de pré-fumeur (pre-smoker) et d'apprenti (learner) était déjà une curiosité «propre» à l'industrie cigarettière. «Pour assurer la croissance à long terme de Camel Filtre, la marque doit accroître sa part du marché des 14-24 ans qui ont de nouvelles valeurs plus libérales et qui représentent l'avenir du business cigarettier» indique un mémo secret de RJR du 23 janvier 1975. Un des vecteurs de cette croissance sera l'alliance entre, d'une part, l'industrie du tabac, et d'autre part, celle du cinéma et des acteurs-vedettes de Hollywood, tels que Sylvester Stallone dont le comportement tabagique à l'écran a été remercié à prix d'or (fig. 2). On retrouve dans un document PM de 1994 le cri de victoire suivant : «Marlboro domine le marché des 17 ans et moins, captant plus de 50% de ce marché».
L'étude faite par l'agence de publicité Ted Bates en 1975, pour BAT, est éloquente sur les motivations de ce comportement : «Les fumeurs doivent affronter le fait qu'ils sont illogiques, irrationnels et stupides... Il faut partir du fait que fumer est dangereux pour la santé et tenter de le contourner d'une manière élégante sans le combattre, ce qui serait peine perdue... Présentez (aux jeunes) la cigarette comme une des quelques initiations au monde adulte». Les milliards de dollars dépensés par les cigarettiers dans la publicité et le parrainage (dont la Formule 1) n'ont d'autre but que d'obtenir l'essai de leurs produits par les enfants et les adolescents le plus tôt possible. La nicotine en fait ensuite de fidèles consommateurs.
«Soyons clairs, ce n'est pas la peine d'essayer de tromper qui que ce soit, le fait est que les taxes ont un impact sur la consommation» admet William Neville, membre du conseil des cigarettiers canadiens en 1990. En effet, une augmentation de 10% des prix réellement payés par les fumeurs induit une réduction des ventes de 4% dans les pays développés, de 8% dans les pays en voie de développement.12 Voilà qui satisfait le ministre de la Santé (la consommation baisse) et le ministre des Finances (les recettes augmentent). Par contre, les cigarettiers voient baisser leur marché et donc leurs profits.
Dans certains pays, l'augmentation des taxes est suivie d'un accroissement de la contrebande que les cigarettiers s'empressent d'annoncer, de dénoncer et qui devient leur argument principal pour s'opposer à ces hausses. Leurs déclarations publiques tendent à laisser présumer de leur impuissance dans la lutte contre ce fléau. Il en va en réalité tout autrement.
En 1998, Jerry Lui, directeur à l'exportation de BAT à Hong Kong, est condamné à trois ans et huit mois de prison ferme pour avoir accepté de l'argent de trafiquants. Leslie Thomson, directeur de la Northern Brand International, filiale de RJR, est condamné en 1999 aux Etats-Unis et en février 2000 au Canada pour avoir organisé la contrebande entre les deux pays. Après deux années d'enquête par l'Office européen de lutte antifraude (OLAF), la Commission européenne porte plainte le 6 novembre 2000 aux Etats-Unis contre PM, RJR et Japan Tobacco International (JTI, propriétaire aujourd'hui de RJR international). En 2001 et 2002, la plainte est réorientée vers le blanchiment de capitaux et le financement de réseaux terroristes par la contrebande de cigarettes. Depuis 2000, BAT, en Grande-Bretagne, fait l'objet d'une enquête pour des activités de contrebande avec perquisition de son quartier général. De même, en janvier 2003, police et douanes perquisitionnent les locaux de Reemtsma (Allemagne), filiale d'Imperial Tobacco (GB). Cette maison mère anglaise a fait l'objet d'une enquête parlementaire en 2002 qui l'a conduite à interrompre ses exportations vers la Moldavie, la Lettonie, l'Afghanistan, Kaliningrad et Andorre. Deux de ses marques représentaient en 2000 la moitié des cigarettes vendues en contrebande en Grande-Bretagne. En 2003, JTI est accusé au Canada de complot et de fraude pour la contrebande de ses produits.
L'analyse des documents internes13 est particulièrement éclairante en ce qui concerne la contrebande : «Comme vous le savez, les cigarettes de contrebande (conséquences des taxes exorbitantes) représentent presque 30% de nos ventes globales au Canada, et ce taux augmente... Jusqu'à ce que le problème de la contrebande soit résolu, un volume croissant de nos ventes domestiques au Canada sera exporté puis réimporté en contrebande pour y être vendu.» Courrier de Don Brown, président de Imperial Tobacco Limited (Canada), à Ulrich Herter, directeur général de BAT, le 3 mars 1993.
Le cynisme de BAT va jusqu'à maintenir un faible volume d'importation légale comme base légale à la publicité : «Un faible volume en DP (Duty Paid ou Taxes Payées) permettra la publicité et le support promotionnel afin de positionner les marques à moyen et long terme, le marché étant approvisionné essentiellement par la voie DNP (Duty Not Paid ou contrebande)» K. Dunt, directeur régional pour l'Amérique latine de BAT, début des années 90.
La plupart des documents sont signés de personnes aujourd'hui membres du conseil d'administration de BAT. KJ Clarke, vice-président de BAT, ancien ministre des Finances, ancien ministre de la Santé, dit au Guardian le 3 février 2000 :14 «Là où les gouvernements ne désirent pas agir ou si leurs efforts sont vains, nous agissons dans les limites de la loi, sur le principe que nos marques seront disponibles à côté de celles de nos concurrents, sur le marché noir, comme sur le marché légal».
Nous savions l'industrie cigarettière atypique sur bien des points, mais que dire d'une industrie qui fabrique 5600 milliards de cigarettes par an et dont 30% des 1000 milliards de cigarettes exportées en 2000 ont disparu. Les cigarettiers ne pouvaient ignorer qu'elles servaient à la contrebande puisqu'il est aujourd'hui bien démontré qu'ils ont organisé et favorisé, au plus haut niveau, le trafic international et que de lourds soupçons se font jour sur leur participation au blanchiment de capitaux. La Banque mondiale avait d'ailleurs souligné que la contrebande est plus liée au degré de corruption des pays qu'au niveau de taxation des cigarettes.11
A la lumière de ces révélations, ce qui sépare l'industrie du tabac de l'industrie du crime n'a plus guère que l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette.
Les effets sur la santé de l'exposition à la fumée de tabac des non-fumeurs constituent pour les cigarettiers «la plus dangereuse menace ayant jamais existé sur la viabilité de l'industrie du tabac», Roper Organisation pour le Tobacco Institute en 1978.
L'industrie, PM en tête, va monter un système de désinformation dénommé «Whitecoat Project» ou projet Blouse Blanche dont le seul but est : «... de mettre en place une équipe de scientifiques organisée par un coordinateur scientifique et des avocats américains, pour revoir la littérature scientifique ou faire des études sur le tabagisme passif pour maintenir une controverse. Ils dépensent dans ce but des sommes considérables...», note de S. Boyse (BAT) sur une réunion sur le tabagisme passif de l'industrie du Royaume Uni, à Londres le 17 février 1988.
Relativement peu de scientifiques accepteront de travailler sauf, malheureusement, deux statisticiens de renom international. PM se basera cependant sur eux pour mener en 1996 des campagnes publicitaires indiquant qu'il est plus dangereux de manger un biscuit ou boire un verre de lait que de respirer la fumée de cigarette. Ces campagnes, partout en Europe, seront interrompues tant elles provoqueront de réactions hostiles. Postérieurement, un scandale en Suisse révèle l'implication majeure d'un chercheur suédois exerçant à Genève, Ragnar Rylander, dans l'entreprise de désinformation de PM. Son action en justice pour diffamation contre ceux qui ont révélé ses agissements a permis au contraire de confirmer en 2003 les accusations de fraude scientifique portées contre lui.
Les cigarettiers tenteront aussi d'influencer les journaux médicaux de haut niveau comme le Lancet,16 d'espionner les études en cours et, dans deux cas, elles ont provoqué des conférences de presse avant leur publication pour désinformer de manière outrancière. Ce fut le cas en 1992 pour une étude suisse où les cigarettiers se sont servis d'un document volé à l'auteur de l'étude et, en octobre 1998,17 pour un travail réalisé par le Centre international contre le cancer qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus grave encore, une enquête a été diligentée à la demande de la directrice générale de l'OMS sur «la nature et l'étendue de l'influence abusive» de l'industrie du tabac sur les organismes de l'Organisation des Nations unies dans leur lutte contre le tabac.18 L'enquête, dirigée par l'actuel directeur de l'Office fédéral suisse de la santé publique, le Dr Thomas Zeltner, a mis en lumière l'existence d'un plan concerté et subversif établi en 1988 sous la direction personnelle du précédent président de PM, Geoffrey Bible : le «Boca Raton Action Plan». Ces menées subversives étaient «élaborées, bien financées, sophistiquées et habituellement camouflées». Elles ne concernaient pas uniquement l'OMS mais aussi les autres agences des Nations Unies (FAO, Organisation internationale du travail...). Décidées au plus haut niveau, les manuvres ont consisté à payer des consultants ensuite présentés comme indépendants, à mettre en place des réseaux d'information et d'influence, à créer et financer des organisations faussement indépendantes, à tenter d'orienter la politique de l'OMS dans d'autres domaines, à influencer médias et décideurs par des informations fausses ou tronquées relayées par des intermédiaires financés.
L'industrie du tabac a écrit son propre réquisitoire car :
elle a caché les dangers du tabac, puis les a niés ;
elle a caché que la nicotine est une drogue, puis l'a nié ;
elle a manipulé chimiquement et génétiquement la nicotine pour accroître la dépendance à ses produits, puis l'a nié en se parjurant ;
elle a visé spécifiquement les enfants et les adolescents ;
elle a organisé la contrebande internationale de ses produits ;
elle a entrepris une véritable conspiration pour créer une fausse controverse sur les dangers de l'exposition des non-fumeurs à la fumée de tabac ;
elle a organisé la désinformation par de faux organismes d'information ou de recherche qu'elle a été contrainte de fermer aujourd'hui aux Etats-Unis.
Il est donc évident que les 100 millions de morts dus au tabac au XXe siècle ne sont pas le résultat du choix conscient de consommateurs adultes et responsables (60 à 80% des fumeurs désirent arrêter), mais qu'ils sont les victimes d'une politique volontaire, agressive et conquérante d'une industrie qui a voulu imposer mondialement son produit hautement addictogène, ainsi que ses intérêts financiers, au mépris de la vie humaine et du droit, par la duperie, la tromperie, la fourberie, la duplicité et la corruption (tableau 1).
Cette responsabilité a été reconnue de manière sévère dans les termes et le montant des dommages et intérêts (145 milliards de dollars), en Floride, le 14 juillet 2000, dans le procès Engle. Si un accord pour 202 milliards de dollars sur 25 ans a été signé en 1998 avec 46 Etats américains, en 2003 l'Etat fédéral demande 289 milliards de dollars en compensation. Il pourrait arriver pire encore. En 1998, les Nations Unies ont établi une cour criminelle internationale qui peut engager des poursuites judiciaires pour des faits postérieurs à cette date, notamment pour crime contre l'humanité dont «les autres actes inhumains de caractère similaire causant intentionnellement une grande souffrance, de sérieuses atteintes du corps, de la santé physique ou mentale». Les faits dont s'est rendue coupable l'industrie cigarettière correspondent à cette définition.19
L'histoire n'est pas finie mais l'existence même de l'industrie du tabac, telle qu'elle existait et était gérée, est dorénavant en jeu et se pose avec acuité. Acculée, l'industrie du tabac n'est pas encore vaincue. Elle prétend même aujourd'hui dans de nombreux pays participer à l'éducation de nos enfants. Qui pourrait l'accepter au vu de ces révélations ? Elle promet de changer d'attitude, mais nous n'avons pour cela que sa parole et nous savons désormais ce qu'elle vaut. Elle poursuit son uvre de mort avec les mêmes méthodes en Afrique, en Asie, en Europe centrale et de l'Est.
C'est la raison pour laquelle, il faut attirer l'attention sur le rôle majeur, de référence, que joue l'Organisation mondiale de la santé. Sous la conduite énergique de sa directrice, Mme Gro Harlem Brundtland, un traité sans compromis ni complaisance, la Convention cadre pour la Lutte Anti-Tabac, a été adopté le 21 mai 2003 à l'unanimité. Cette réaction est à la dimension des dommages mondiaux causés par le tabac avec 4,9 millions de morts par an, 8,8 millions par an d'ici 2020 et surtout 1 milliard pendant le XXIe siècle si rien ne change. Le tabagisme est une épidémie industrielle. Il n'est pas d'exemple dans l'Histoire d'un plus grand mensonge d'une industrie entière, d'une attitude fausse, suffisante et hypocrite, d'une recherche de profit sans limite menant au plus grand désastre sanitaire planétaire de tous les temps.
Nous savions l'industrie du tabac mortifère, nous la découvrons meurtrière.