Rendons à César ce qui devrait lui appartenir : c'est à l'Agence France-Presse (AFP) que nous devons cette information en provenance de Chicago et datée du 18 septembre. «Une jeune femme américaine équipée d'un bras bionique peut pour la première fois contrôler sa prothèse juste par la pensée et "sentir" son bras, la chaleur ou une poignée de mains, nous révèle l'AFP. Claudia Mitchell, soldat dans les Marines, s'est fait opérer deux ans après avoir perdu son bras dans un accident de la circulation alors qu'elle pilotait un deux roues avec moteur. Son bras bionique est contrôlé par des nerfs qui ont été "reroutés" vers des muscles sains sur ses pectoraux. Cette nouvelle innervation de cette région du corps lui permet d'envoyer des signaux au bras robotique via des électrodes qui répondent aux impulsions électriques de son cerveau.»Claudia Mitchell, 26 ans, présentée comme «brune et souriante» : «Avant l'opération, je ne pensais pas pouvoir avoir de nouveau une vie normale. Mais ce bras et l'Institut de réhabilitation de Chicago m'ont permis de retrouver une vie plus agréable et active que je ne l'aurais jamais espéré. Je suis heureuse, pleine de confiance et indépendante.»Toujours selon l'AFP cette avancée dans le domaine des prothèses depuis la Seconde Guerre mondiale permet aux amputés de retrouver une plus grande faculté de fonctionnement. Ils peuvent «ouvrir des couvercles, attraper des objets sur des étagères, s'habiller plus facilement.»Les chercheurs espèrent que ces bras bioniques pourront être utilisés pour aider les quelque 400 estropiés qui ont perdu un membre pendant les combats en Afghanistan ou en Irak.«C'est si gratifiant pour moi en tant que médecin et scientifique de conduire une recherche qui a des conséquences si positives dans la vie des amputés, notamment pour ces femmes et hommes qui ont servi dans l'armée américaine, a déclaré le Dr Todd Kuiken, directeur de l'Institut de réhabilitation du Neural Engineering Center for Bionic Medicine de Chicago. Mon équipe et moi considérons que c'est un grand honneur d'avoir pu servir notre pays de cette manière ainsi que tous ceux qui souffrent de handicaps dans le monde entier.» Pour l'heure néanmoins la priorité semble être américaine et militaire.Depuis les débuts du bras bionique en 2002, les tentatives pour innerver des muscles ont été réalisées sur six amputés mais seulement un d'entre eux est parvenu à contrôler la prothèse par la pensée. Jesse Sullivan, un ancien joueur de football qui a perdu ses deux bras, a été le premier à se prêter à cette expérience en 2005. C'est en lisant un article à propos du cas Sullivan dans un magazine de vulgarisation scientifique peu après son accident, que Claudia Mitchell a contacté l'institut de Chicago pour leur demander si elle pouvait tenter l'expérience elle aussi. Elle a subi l'opération le jour de son 25e anniversaire et a passé un an à apprendre à contrôler sa prothèse avec laquelle elle peut désormais peler une orange.Eternel féminin : Mme Mitchell a fait ajouter de jolis ongles manucurés aux extrémités distales de sa prothèse.