JE M'ABONNE DÈS AUJOURD'HUI
et j'accède à plus de contenu
ISO 690 | L’andropause n’existe pas… mais se soigne, Rev Med Suisse, 2007/132 (Vol.3), p. 2573–2573. DOI: 10.53738/REVMED.2007.3.132.2573 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2007/revue-medicale-suisse-132/l-andropause-n-existe-pas-mais-se-soigne |
---|---|
MLA | L’andropause n’existe pas… mais se soigne, Rev Med Suisse, Vol. 3, no. 132, 2007, pp. 2573–2573. |
APA | (2007), L’andropause n’existe pas… mais se soigne, Rev Med Suisse, 3, no. 132, 2573–2573. https://doi.org/10.53738/REVMED.2007.3.132.2573 |
NLM | L’andropause n’existe pas… mais se soigne. Rev Med Suisse. 2007; 3 (132): 2573–2573. |
DOI | https://doi.org/10.53738/REVMED.2007.3.132.2573 |
Exporter la citation | Zotero (.ris) EndNote (.enw) |
Avec l’âge, les hommes subissent également des variations comportementales liées à des modifications hormonales. A ne pas confondre toutefois avec la ménopause… «Mise au point sur l’andropause» avec Alain Bitton, urologue FMH, suite au symposium du 18 septembre 2007 à Genève, intitulé «Vieillissement: ménopause et andropause».1
Effectivement, c’est le terme qui n’est pas adapté. L’homme n’arrête jamais sa production d’androgènes; il n’y a donc pas de «pause». L’expression utilisée de nos jours serait plutôt «déficit androgénique lié à l’âge», ou DALA. Il s’agit de la diminution de la testostérone biodisponible, celle qui construit les caractères de l’homme. Cette diminution provoque fatigue, troubles du sommeil, troubles érectiles ou de la sexualité, diminution de la libido, décalcification et déclin des capacités intellectuelles… A partir de 40 ans, le nombre de cellules de Leydig (productrices de testostérone) diminue progressivement, de même que leur capacité à produire l’hormone mâle, de 0,5 à 1% par année. Une fois produite, la testostérone est métabolisée soit en dihydrotestostérone – la forme active – soit en œstrogènes. Avec l’âge, ce rapport diminue en faveur de l’œstradiol.
Les médecins ne doivent pas avoir peur de la substitution androgénique si les contre-indications sont bien respectées
L’«andropause» est quelquefois difficile à détecter car ses symptômes sont similaires à ceux d’une dépression. Il faut donc doser systématiquement le taux de testostérone sanguin en cas de troubles érectiles survenant autour de 50 ans, et quel que soit l’âge en cas de troubles du désir ou de baisse de la libido. En cas de symptômes inexpliqués de fatigue, dépression, irritabilité, ainsi que de troubles au niveau de la sphère sexuelle, ne pas hésiter non plus à doser la testostérone. Si le taux de testostérone total est inférieur à 200 ng/dl ou 8 mg/l, on doit suspecter alors un hypogonadisme. Il faut savoir également que l’alcoolisme chronique peut perturber le métabolisme de la testostérone en provoquant une augmentation de la production d’œstrogènes et une diminution de testostérone biodisponible. Enfin, il importe de doser la testostérone lors des contrôles de routine de prostate. Toutefois, un taux bas de testostérone ne signifie pas automatiquement qu’il y ait «andropause». Pour suspecter un hypogonadisme et donc envisager une substitution, la diminution de testostérone biodisponible doit être liée à des symptômes, notamment des symptômes liés à la sphère sexuelle, une fatigue générale ou tout autre symptôme gênant la qualité de vie du patient. Il faut mentionner encore les cas d’«andropause» précoce, beaucoup plus rares chez certains patients avant 40 ans, l’hypogonadisme congénital qui représente une entité à part. Enfin, ne pas oublier qu’après un traitement radical pour cancer du testicule uni ou bilatéral apparaît un hypogonadisme iatrogène, qu’il faut évidemment substituer.
La plupart du temps, on procède à une substitution androgénique par voie orale à l’aide de comprimés permettant un dosage initial de 160 mg. L’avantage est de pouvoir titrer et suivre les taux de testostérone en évitant les changements trop brusques de concentration sanguine. L’inconvénient peut être le fait que la testostérone est rapidement métabolisée par un effet de premier passage au niveau du foie. Pour cette raison, on procéde, par la suite, à des traitements par injections qui peuvent être effectuées toutes les trois à quatre semaines et, plus récemment, avec de nouveaux produits plus fortement dosés à trois ou quatre mois. Les gels ou les patches présentent certains avantages comme une meilleure tolérance. Ils sont plus élégants, permettant d’obtenir un effet plus physiologique suivant le rythme circadien de la testostérone. Les contre-indications formelles à la substitution androgénique restent le cancer de la prostate et le cancer du sein, ainsi que certains troubles métaboliques comme un état hypercoagulable ou enfin, évidemment, une intolérance aux produits.
Les médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, ne doivent pas avoir peur de la substitution androgénique. Si l’indication est bien posée et les contre-indications respectées, un apport de testostérone ne provoque pas un cancer de prostate de novo. En effet, la plupart des malades présentant un cancer de prostate ont un hypogonadisme avec un taux de testostérone très bas lors de la découverte du cancer. Il semble que ce soit plutôt la baisse des œstrogènes par le biais d’une augmentation du rapport œstradiol/testostérone qui soit délétère et qui puisse représenter un facteur de risque pour le développement d’un cancer de prostate. Ces données sont corroborées par le fait que les hommes jeunes qui ont un taux de testostérone élevé développent exceptionnellement un cancer de prostate à l’âge où le taux est maximal. Il semble même que la testostérone ait un effet bénéfique, voire protecteur, puisqu’il s’agit d’une hormone anabolisante. Dans un tout autre registre, le traitement de la maladie d’Alzheimer a connu un regain d’intérêt depuis que l’on a observé cliniquement l’amélioration des fonctions cérébrales et cognitives grâce à un apport en testostérone. Les bienfaits de l’imprégnation androgénique au niveau du métabolisme sont donc multiples et variés. Le médecin doit savoir dépister un déficit et ne pas hésiter à substituer un patient qui présente des symptômes cliniques.
Propos recueillis par Marina Casselyn
Le produit a bien été ajouté au panier ! Vous pouvez continuer votre visite ou accéder au panier pour finaliser votre commande.
Veuillez entrer votre adresse email ci-dessous pour recevoir un lien de réinitialisation de mot de passe
Vous pouvez créer votre nouveau mot de passe ici
Certains de ces cookies sont essentiels, tandis que d'autres nous aident à améliorer votre expérience en vous fournissant des informations sur la manière dont le site est utilisé.
Les cookies nécessaires activent la fonctionnalité principale. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.
Ces cookies permettent d’obtenir des statistiques de fréquentation anonymes du site de la Revue Médicale Suisse afin d’optimiser son ergonomie, sa navigation et ses contenus. En désactivant ces cookies, nous ne pourrons pas analyser le trafic du site de la Revue Médicale Suisse
Ces cookies permettent à la Revue Médicale Suisse ou à ses partenaires de vous présenter les publicités les plus pertinentes et les plus adaptées à vos centres d’intérêt en fonction de votre navigation sur le site. En désactivant ces cookies, des publicités sans lien avec vos centres d’intérêt supposés vous seront proposées sur le site.
Ces cookies permettent d’interagir depuis le site de la Revue Médicale Suisse avec les modules sociaux et de partager les contenus du site avec d’autres personnes ou de les informer de votre consultation, lorsque vous cliquez sur les fonctionnalités de partage de Facebook et de Twitter, par exemple. En désactivant ces cookies, vous ne pourrez plus partager les articles de la Revue Médicale Suisse depuis le site de la Revue Médicale Suisse sur les réseaux sociaux.