Un demi-centimètre de croissance en moins en un an, c’est l’impact moyen des corticostéroïdes inhalés (CSI) sur les enfants, selon une méta-analyse du groupe Cochrane publiée en juillet.1 Celle-ci inclut 25 études représentant 8471 individus de moins de dix-huit ans, soufrant d’asthme persistant faible ou modéré. Six CSI sont considérés : béclométasone, ciclésonide, budésonide, flunisolide, fluticasone et mométasone.
Les patients traités par CSI ont pris en moyenne 0,61 cm de moins sur un an (IC 95% : 0,38-0,83) et vu diminuer leur vitesse de croissance. Cet effet était observable avec tous les CSI, variant cependant en importance selon la molécule. Les différents dosages ou types de délivrance de la molécule n’ont, eux, pas fourni d’association statistiquement significative. L’effet inhibiteur sur la croissance semble moins marqué après la première année de traitement.
Une deuxième méta-analyse Cochrane2 publiée simultanément se penche, elle, sur la relation entre dose de CSI et impact sur la croissance. Elle inclut dix études définissant généralement une dose faible de CSI comme 100 μg d’équivalent béclométasone et une dose élevée comme 200 μg d’équivalent béclométasone. Pour 728 enfants considérés dans quatre de ces études, la vitesse de croissance était meilleure de 0,2 cm par an pour la dose modérée. Seuls le ciclésonide, la fluticasone et la mométasone sont concernés par ce résultat.
Dans un communiqué, le Pr Francine Ducharme du CHU Sainte-Justine à Montréal, l’investigatrice principale des deux revues, recommande donc «que l’on traite les enfants asthmatiques avec la dose efficace minimale» de CSI et que leur croissance soit soigneusement documentée.