Cette petite étude1 monocentrique, américaine, randomisée a comparé l’efficacité de l’absorption de 4 litres de polyéthylène glycol (PEG) PO à un traitement de lactulose 3 x 20 g PO ou 200 g intrarectal si l’absorption PO était impossible. 25 patients âgés de 18 à 80 ans étaient randomisés dans chaque groupe. Le critère d’évaluation principal était défini par une amélioration de 1 point ou plus de l’Hepatic Encephalopathy Algorythm (HESA ; score de 0 se caractérisant par l’absence d’encéphalopathie à 4 définissant un coma profond). Les critères d’évaluation secondaires étaient le temps jusqu’à la résolution de l’encéphalopathie d’une part et la durée du séjour hospitalier d’autre part. Les patients en insuffisance hépatique aiguë ou traités par vasopresseurs, ceux dont les représentants légaux n’avaient pas pu donner le consentement, ceux traités par rifamixine, néomycine ou lactulose (plus d’une dose pour ce dernier médicament) ainsi que les prisonniers et les femmes enceintes étaient exclus de l’étude. Après 24 h, 52% des patients dans le groupe lactulose versus 91% dans le groupe PEG avaient amélioré leur score HESA d’un point ou plus (p < 0,01). La durée moyenne de résolution de l’encéphalopathie hépatique était de 2 jours dans le groupe lactulose versus 1 jour dans le groupe PEG (p : 0,01). La durée du séjour hospitalier était de 8 jours dans le groupe lactulose versus 4 jours dans le groupe PEG (p : 0,07). Les deux traitements étaient bien tolérés.
Commentaire : Cette étude a des limitations méthodologiques évidentes : faible collectif, monocentrique, étude ouverte (pas de vrai insu). De plus, le traitement de lactulose était probablement sous-dosé et les patients n’ont pas bénéficié d’un traitement combiné de lactulose-rifamixine (ce dernier médicament n’étant pas enregistré en Suisse) qui est plus efficace sur l’encéphalopathie que le lactulose seul.2 Cependant, les résultats – s’ils sont confirmés – sont intéressants. Le PEG est bon marché et mieux toléré que le lactulose. Il pourrait peut-être aussi être une alternative dans le traitement de l’encéphalopathie chronique. Enfin, cette étude confirme que l’ammonium est un mauvais marqueur de l’encéphalopathie hépatique, puisqu’à 24 heures les patients du groupe PEG étaient cliniquement mieux que les patients du groupe lactulose malgré une ammoniémie moyenne plus élevée.