Une perte de poids graduelle est recommandée pour traiter l’obésité car une perte rapide serait reprise plus vite. Le bien-fondé de cette approche a été quelque peu remis en question récemment. Les auteurs australiens de cette étude randomisée non aveugle ont exploré cette problématique en deux phases. Deux cents participants obèses (IMC : 30-45 kg/m2) en bonne santé ont été randomisés en deux groupes. Un premier groupe visant une perte de poids supérieure à 15% en 12 semaines avec un régime hypocalorique (450-800 kcal/j) et un deuxième groupe devant atteindre cet objectif en 36 semaines par une nutrition équilibrée et une balance énergétique négative (– 400-500 kcal/j). Les patients atteignant l’objectif rentraient ensuite dans une deuxième phase de maintenance de la perte de poids (plus de 2 ans). Plusieurs mesures, notamment hormonales, étaient effectuées à différents moments de l’étude. Parmi les nombreux résultats décrits, on note plus d’abandons en phase 1 dans le groupe «graduel» que dans le groupe «rapide» (18% vs 3%, p = 0,002), principalement en raison de difficultés de compliance. Les participants des deux groupes, ayant atteint l’objectif de la phase 1, ne présentaient pas de différence dans les mesures anthropométriques. Des baissent plus importantes de leptine ont cependant été observées chez les patients du groupe «rapide» (–16,2 ng/ml vs –11,8 ng/ml, p = 0,03). Malheureusement, la plupart des patients avaient repris une grande partie du poids perdu à la fin de la phase 2 ,sans différence entre les deux groupes (76,3% ; IC 95% : 65,2-87,4 dans le groupe «graduel» et 76,3% ; IC 95% : 65,8-86,8 dans le groupe «rapide»). Les patients des deux groupes ayant repris plus de 75% du poids perdu présentaient une augmentation des taux de leptine plus importante qu’au début de l’étude alors que ceux ayant repris moins de 25% du poids perdu avaient toujours des taux de leptine inférieurs à ceux mesurés au début de l’étude.
Commentaire : La vitesse d’une perte de poids ne semble pas influencer les résultats obtenus à long terme. Elle pourrait être partiellement adaptée aux souhaits des patients afin de ne pas freiner leur motivation. Surtout que la partie la plus difficile de la prise en charge reste à venir… à moins qu’un traitement de maintenance soit développé (impliquant la leptine ?).