Merci au Dr Nicole Jaunin-Stalder pour son commentaire sur le numéro «des femmes et de la santé».
Nous ne pouvons qu’abonder dans son sens : hommes et femmes devraient ne faire qu’un, ou plutôt plus que deux, puisque selon la théorie systémique «le tout est plus grand que la somme des parties». Cependant, nous avons un peu de peine à comprendre ce que notre consœur entend par «médecine incluant hommes et femmes de manière différenciée et non séparée». Il nous semble que tout l’art de la médecine de premier recours consiste à prendre en compte non seulement la singularité du patient (une femme, un homme...) mais aussi la complexité de son environnement (personnel, familial, social, culturel, professionnel...) et l’impact qu’il peut avoir sur sa santé. Avec ce numéro consacré à la santé des femmes, nous voulions mettre en avant les singularités qui leur sont propres (biologiques, génétiques...) et qui influencent leur santé (cardiovasculaire, par exemple) ou leur façon de métaboliser les médicaments, en soulignant que jusqu’à présent ces interrelations n’ont pas suffisamment été prises en compte. Ou encore que certaines étapes de leur vie (une grossesse, la ménopause) nécessitent une attention particulière, notamment en termes de dépistage ou de prescription médicamenteuse. Et enfin que, malgré l’évolution des sociétés occidentales vers une plus grande égalité H/F, elles restent bien plus que les hommes la cible privilégiée des violences, qu’elles soient domestiques ou «sociétales».
En somme, loin de nous l’idée d’opposer hommes et femmes dans la pratique médicale, mais bien au contraire celle de valoriser une médecine... différenciée, prenant en compte, entre autres, le sexe ou plus justement les particularités des sexes. Mais pourquoi pas un numéro «santé des couples» (en 2017 ?), qui considérerait bien sûr, les différentes formes de la vie à deux.