À propos de l’article de Corniola mario vincenzo et coll. Hernie discale cervicale – diagnostic et prise en charge.
Rev Med Suisse 2015 ; 11 : 2023-9.
Monsieur le Rédacteur en chef,
Nous aimerions réagir à un excellent article concernant la prise en charge des hernies discales cervicales, publié dans la Revue Médicale Suisse du 28 octobre dernier.1 Cet article semblant s’adresser aux médecins de premier recours, il nous paraît nécessaire de nuancer le recours systématique aux examens complémentaires.
En effet, l’article stipule que l’IRM cervicale est requise pour visualiser les éléments à l’origine de la symptomatologie. Or, il convient de rappeler qu’en l’absence de déficit neurologique ou de signe de myélopathie, le traitement conservateur est la plupart du temps efficace, de sorte qu’aucun examen complémentaire n’est nécessaire. Le recours à l’IRM doit bien évidemment être discuté si la symptomatologie ne devait pas évoluer favorablement en quelques semaines. Cet examen permettra d’écarter une origine inhabituelle ou de préciser la cause en vue d’une éventuelle intervention chirurgicale.2,3 Les experts s’accordent sur le fait que l’IRM ne devrait pas être réalisée d’emblée, car les images peuvent figer dans l’esprit du patient un « défaut anatomique » qui n’a pas forcément de relation directe avec les symptômes, pouvant compliquer la suite de la prise en charge.
La campagne smartermedicine4 reprenant la notion du « less is more » et lancée par la Société suisse de médecine interne générale accorde une attention accrue aux critères requis pour une prise en charge médicale adéquate, à l’analyse des effets pervers ainsi qu’aux mesures permettant d’améliorer la qualité et l’efficacité. Les excès de traitement sont de plus en plus considérés comme une menace pour la pérennité du système de santé. Aussi, le recours à ces examens complémentaires devrait être systématiquement pondéré et limité aux patients avec des critères bien définis.