La supplémentation en fer par voie orale est un thème fréquent en médecine de premier recours, qui pose souvent problème en raison d’effets indésirables, de difficultés d’observance et d’échecs de traitement. Sur le plan physiologique, l’administration de fer produit une augmentation aiguë de l’hepcidine, peptide régulateur qui inhibe le transport du fer de la cellule intestinale vers le sang. Partant de ce constat, les auteurs de cette étude ont cherché à savoir dans quelle proportion et avec quelle cinétique ce mécanisme influençait l’absorption du fer à différentes posologies et lors de différents schémas d’administration. Ils ont enrôlé 54 jeunes femmes avec carence martiale sans anémie, et mesuré notamment le profil d’augmentation de l’hepcidine, ainsi que la quantité de fer absorbée (marquage radioactif), d’une part, avec des doses uniques allant de 40 à 240 mg, d’autre part, avec des doses répétées (60 mg) une ou deux fois par jour respectivement. En premier lieu, leurs résultats montrent une augmentation de la quantité absolue de fer absorbée lors de posologies croissantes, une augmentation d’absorption d’un facteur 3 se faisant néanmoins au prix d’une multiplication par 6 de la dose administrée. Lorsque la même dose (60 mg) est administrée deux fois à 24 h d’intervalle, l’absorption de la seconde dose est fortement réduite (35 %). De même, l’administration de deux doses de fer (60 mg) par jour n’augmente pas l’absorption par rapport à une seule dose matinale. Enfin, la cinétique d’augmentation de l’hepcidine montre un retour au baseline à 48 h.
Commentaire : Malgré un nombre limité de patients, un setting excluant les patients anémiques et une incertitude sur le comportement de l’hepcidine lors d’une supplémentation au long cours, cette étude rend pertinente l’idée – à confronter avec la réalité clinique – d’un schéma d’administration à jours alternés.