La colique néphrétique est une pathologie fréquemment rencontrée aux urgences. Le traitement par alpha-bloquant (tamsulosine) lors d’urolithiase est régulièrement proposé et fait partie des directives de prise en charge. Son efficacité a été démontrée dans d’anciennes méta-analyses. Il agit en facilitant l’expulsion du calcul par inhibition de la contraction du muscle lisse de l’uretère. Cette étude en double aveugle a été effectuée dans six services d’urgences aux Etats-Unis. Elle compare 512 patients présentant une urolithiase symptomatique < 9 mm (majoritairement < 5 mm : 73 % = 195/267 groupe tamsulosine vs 75 % = 184/245 groupe placebo) confirmée par CT. Les patients étaient répartis aléatoirement en deux groupes pour un traitement soit par tamsulosine 0,4 mg/j, soit par placebo pendant 28 jours. Au terme de cette période, on observe comme résultat primaire l’absence de différence significative dans le taux de passage du calcul, visualisé ou récolté par le patient (49,6 % = 128/258 groupe tamsulosine vs 47,3 % = 113/239 groupe placebo (RR : 1,05 ; IC 95 % : 0,87-1,27 ; P = 0,60)). Il n’y a pas non plus de différence au CT de suivi (83,6 % = 102/122 groupe tamsulosine vs 77,6 % = 90/116 groupe placebo (RR : 1,08 ; IC 95 % : 0,95-1,22 ; P = 0,24)), sur la durée d’utilisation d’analgésiques ou sur la nécessité d’une intervention chirurgicale.
Commentaire : L’indication de la tamsulosine, proposée lors d’urolithiase symptomatique chez la femme comme chez l’homme, est remise en question par cette étude. L’utilité de ce traitement doit être réévaluée suite à la parution de cette publication et de trois récentes études aux résultats contradictoires, mais qui sembleraient toutefois confirmer une efficacité lors de lithiases > 5 mm situées dans l’urètre distal ou à la jonction urétéro-vésicale.