Les infections urinaires sont une complication bien connue chez les porteurs de sondes urinaires, et dont la fréquence augmente avec la durée du sondage. Cette étude américaine, réalisée en milieu hospitalier, s’est intéressée à déterminer l’incidence à 30 jours des complications infectieuses et non infectieuses après la pose d’une sonde vésicale. 2076 patients ont été évalués dans l’étude, d’un âge moyen de 60,8 ans (71,4 % d’hommes), trois jours après la pose d’une sonde vésicale. 24 % des patients étaient encore sondés au quatrième jour et moins de 6 % au trentième jour. Les complications infectieuses sont survenues chez 10,5 % des patients et les complications non infectieuses (douleurs, hématurie, troubles mictionnels de type urgences, etc.) chez 55,4 % des patients. Parmi les complications relevées après le retrait de la sonde se trouvaient des fuites urinaires (20,3 %), des difficultés mictionnelles (19,5 %), une algurie (17,4 %), des anomalies du jet (21,3 %), des problèmes cutanés locaux (6,6 %), une hématurie ou un écoulement par le méat (4,6 %) et des troubles sexuels (4,9 %). Chez les patients encore sondés, 43,9 % ont rapporté une diminution des activités sociales et 39,5 % ont noté des restrictions dans les activités de la vie quotidienne.
Commentaire : Même si cette étude concerne des patients hospitalisés et que dans 79,6 % des cas le sondage était réalisé en raison d’une intervention chirurgicale pour une durée courte, elle a le mérite de nous rappeler que les complications non infectieuses sont fréquentes et fortement sous-estimées, sans parler des limitations dans les activités de la vie quotidienne ou les restrictions sociales. Trop souvent encore, l’indication au sondage vésical est posée à la légère et en l’absence d’indication impérative.