L’association d’un anticoagulant et d’un antiagrégant n’est pas toujours justifiée et entraîne un risque accru d’hémorragie majeure. Comment, et dans quels cas, une association est-elle indiquée ?
Le niveau de risque hémorragique peut être évalué en fonction de plusieurs paramètres (âge, biomarqueurs et antécédents cliniques). Quelques indications :
Une triple association (anticoagulant oral, aspirine et clopidogrel) peut être envisagée après un événement coronarien aigu avec mise en place d’un stent et associé à une fibrillation atriale (ou une autre indication à l’anticoagulation), pendant 1 à 6 mois, avant de s’orienter vers une double association.
Pour les patients présentant une insuffisance artérielle des membres inférieurs et une fibrillation atriale (ou autre indication d’anticoagulation), une double association (anticoagulant/aspirine) peut être envisagée en cas d’intervention percutanée, pendant un mois. Sinon, un anticoagulant oral simple est conseillé.
Dans la grande majorité des cas, au-delà d’un an après un événement ischémique aigu, il faut privilégier un traitement d’anticoagulation seul.
Il existe quatre molécules d’anticoagulants oraux. Il est important d’utiliser la plus adaptée au patient afin de contrôler au mieux le risque hémorragique dans le respect des posologies recommandées.
Un axe de recherche porte actuellement sur un « modèle » (PBPK) permettant de prédire l’« exposition » du patient, c’est-à-dire la concentration du médicament, à partir d’un certain nombre de paramètres physiologiques et des données de métabolisme, dans le contexte médical qui est le sien. Ces modèles sont déjà utilisés pour faire des propositions d’adaptation de posologie aux insuffisants rénaux, hépatiques, aux femmes enceintes ou allaitantes, aux enfants.