À l’heure de la vaccination et dans des buts de santé publique, il semble essentiel d’avoir de plus amples connaissances sur le risque de réinfection à SARS-CoV-2 chez les personnes ayant des anticorps IgG spécifiques contre la maladie. Cet article a investigué l’incidence d’infection à SARS-CoV-2 confirmée par PCR, au sein des membres du personnel de l’hôpital universitaire d’Oxford, pouvant être séropositifs ou séronégatifs, et présenter des symptômes ou non. Au départ de l’étude, les anticorps IgG anti-spike et antinucléocapside ont été mesurés chez le personnel de santé, qui a ensuite été suivi jusqu’à 31 semaines. L’étude a estimé l’incidence relative des tests PCR positifs et des infections symptomatiques nouvelles, en lien avec le statut sérologique, ajusté à l’âge, au genre, et au changement d’incidence au cours du temps. Au total, 12 541 personnes ont participé à l’étude, dont 11 364 ne présentaient pas d’anticorps spécifiques et 1265 avaient des anticorps spécifiques présents, parmi lesquelles 88 ont présenté une séroconversion au cours du suivi. Au total 223 personnes séronégatives anti-spike ont eu une PCR positive au cours du suivi, dont 100 pendant un screening, étant asymptomatiques, et 123 présentant des symptômes. Deux personnes séropositives anti-spike ont eu un tests PCR positif, les deux étaient asymptomatiques (rapport du taux d’incidence : 0,11 ; intervalle de confiance 95 % : 0,03 à 0,44 ; p = 0,002). Il n’y a eu aucune infection symptomatique chez les personnes avec anticorps anti-spike présents. Les ratios étaient similaires chez celles avec anticorps antinucléocapside présents seuls, ou combinés avec la présence d’anticorps anti-spike.
Commentaire : La présence d’anticorps IgG anti-spike et/ou antinucléocapside semble corrélée à un risque très nettement diminué de réinfection à SARS-Cov-2 dans les 6 mois. Cette étude semble rassurante quant au risque de réinfection à SARS-Cov-2 à court terme, d’autant plus qu’elle n’a pas pris en compte l’immunité cellulaire. Les personnes suivies lors de l’étude étaient principalement en bonne santé et en dessous de 65 ans. Il est nécessaire de poursuivre les études afin de connaître plus en détail la durée de protection que pourrait conférer le système immunitaire, également au sein d’autres types de populations.