IntroductionLa médecine moderne est peut-être née, comme le suggère Foucault, de l’ouverture de « quelques cadavres » par les anatomopathologistes de l’École de Paris; mais la pratique de la clinique implique le plus souvent une rencontre avec un patient encore vivant. La psychanalyse s’est intéressée à ce que cette rencontre éveille du côté du patient, notamment ce qu’elle a théorisé et désigné comme « transfert ». La psychologie médicale1 a, elle, mis l’accent sur l’expérience de la maladie et des soins, et les mécanismes d’adaptation mis en œuvre par les patients, défenses inconscientes ou coping. Ce que la rencontre suscite chez le clinicien a tendance à passer plus inaperçu. Mais là aussi, il faut relever les efforts de la psychanalyse. Freud proposera le contre-transfert comme complément à la notion de transfert.2 Initialement, le contre-transfert est envisagé comme une entrave qui vient perturber le bon déroulement de la cure, un mouvement inconscient chez l’analyste, dont...