Sommaire
00:00 Introduction : pourquoi cette question est-elle cruciale ?
01:10 Délais d’administration de l’adrénaline en préhospitalier
02:15 Comparaison des voies IV et IO : définitions et techniques
04:00 Résultats des études Paramedic 3, IVIO et VICTOR
07:00 Délai d’administration et succès de pose : différences mesurées
08:20 Retour à la circulation spontanée et survie : pas de supériorité claire
09:30 Pratiques aux HUG : taux de recours à l’IO et retour d’expérience
10:35 Conclusion : adapter la voie d’abord au contexte et à la situation
Résumé
Lors d’un arrêt cardiaque extrahospitalier, le choix de la voie d’abord pour l’administration des médicaments, notamment de l’adrénaline, est crucial. Traditionnellement, on utilise une voie intraveineuse (IV), mais la voie intraosseuse (IO) s’est largement démocratisée ces dernières années grâce à l’arrivée de dispositifs motorisés faciles à utiliser. L’adrénaline est plus efficace lorsqu’elle est administrée précocement, or les délais en préhospitalier sont souvent longs (21 à 24 minutes), ce qui limite son impact sur la survie neurologique.
Trois essais récents (Paramedic 3, IVIO, et VICTOR) ont comparé l’IV à l’IO comme première intention. Ils montrent que l’IO permet une pose plus rapide et plus souvent réussie en première tentative, mais sans bénéfice significatif sur la survie ou le retour à la circulation spontanée. Les délais d’administration de l’adrénaline sont comparables entre les deux voies, et la différence de temps est cliniquement négligeable (15 secondes en faveur de l’IO).
Les résultats suggèrent que l’IO peut être une alternative valide, notamment quand l’IV est difficile à poser, mais que le facteur le plus déterminant reste la rapidité globale de l’administration, plus que la voie elle-même. À Genève, on retrouve un taux d’utilisation de l’IO stable autour de 20 %, et un taux de retour à la circulation supérieur à celui observé dans les études.