Les Dr Knock de la finance, auxquels nous devons à la fois le crack lié aux « subprimes » et la purge qui s’en est suivie (et dont nous avons collectivement mis tant d’années à en éponger les méfaits), nous expliquent désormais doctement que nous pourrions bénéficier d’une nouvelle aumône qu’il faudra toutefois rembourser selon les mêmes modalités. Comme c’est à priori plus grave, on est cette fois parti pour 20 ans !
« Think outside the box ! ». Retrouvons le courage de nos arrières-grand parents pour qui, en l’absence de couverture sociale, l’épargne devait permettre à la famille de survivre en cas de « coup dur ». C’est exactement ce qui nous arrive ! Osons puiser dans le bas de laine !
Doubler la dette publique suisse permettrait de dégager environ 100 milliards de francs pour un fonds de solidarité covid
La Suisse est riche de son faible endettement collectif, qui a été réduit de 125 milliards de francs en 2005 à 97 milliards à fin 2019, pour atteindre aujourd’hui moins de 15 % du PIB. Comparativement, la dette publique dépasse 60 % du PIB en Allemagne, frôle les 100 % en France, atteint 105 % aux USA et près de 140 % en Italie. Par ailleurs, depuis 2015, les taux d’intérêts négatifs des obligations de la Confédération accélèrent le remboursement de la dette.
Il est malheureusement peu probable que l’on assiste à un rebond économique compensateur de la récession abrupte liée au confinement actuel, et les prêts proposés par le Conseil fédéral risquent de prolonger durablement cette récession. Comme le préconisent désormais quelques économistes, il faut maintenant avoir le courage d’agir plus radicalement.1
Doubler la dette publique suisse – elle n’atteindrait alors proportionnellement toujours pas la moitié de celle de l’Allemagne – permettrait de dégager environ 100 milliards de francs pour un fonds de solidarité COVID destiné à compenser à fonds perdus les salaires et chiffres d’affaires qui font défaut. En élaguant les réserves de la BNS, des banques cantonales et de la SUVA, ce fonds pourrait même dépasser les 200 milliards de francs, ce qui correspondrait à 5 fois plus que ce que le président Trump a promis de mobiliser pour l’économie américaine !
En tablant sur des taux d’intérêt de l’ordre de 2 % au cours des deux prochaines décennies, la dette resterait stable autour de 30 % du PIB. Avec un surplus budgétaire de 0,5 % du PIB pendant la même période, alors qu’il a été en moyenne de 3 % par an ces 10 dernières années, la dette passerait à nouveau en dessous de 15 % du PIB à l’horizon 2040.
C’est à un véritable choix de société que notre pays est désormais confronté ! Mourir riche ou puiser dans le bas de laine national qui s’apparente plus aux coffres de l’oncle Picsou qu’aux maigres réserves de nos arrières grands-parents ! Espérons que le Conseil Fédéral et nos parlementaires fassent preuve d’audace et montrent le même courage que les soignants qui s’exposent sans état d’âme depuis le début de la crise pour le bien commun qu’est notre santé, et qui n’a pas de prix !
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