Selon le dernier rapport du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR),1 79,5 millions de personnes étaient déracinées à travers le monde fin 2019 (soit plus de 1 % de la population mondiale, dont 40 % d’enfants). Deux tiers de ces migrant·e·s forcé·e·s étaient originaires de 5 pays (Syrie, Venezuela, Afghanistan, Soudan du Sud et Myanmar). Et trois quarts vivaient dans des pays voisins, en particulier la Turquie, la Colombie, le Pakistan et l’Ouganda.
Ces migrant·e·s forcé·e·s sont à risque d’iniquités de santé2 et d’iniquités dans le système de soins, à savoir une prise en charge de moindre qualité, de par leur appartenance au groupe, par exemple, des requérant·e·s d’asile, des réfugié·e·s, des sans-papiers, etc. Enfin, ces migrant·e·s cumulent différentes situations de vulnérabilité, biologique et socio-économique à l’origine d’un risque augmenté de contracter le COVID-19 mais aussi de forme sévère de la maladie.3
Selon la littérature scientifique récente, quatre enjeux majeurs d’équité en santé pour les populations migrantes forcées apparaissent :
Malgré des adaptations locales du réseau sociosanitaire vaudois (figure 2), des enjeux d’équité demeurent (difficultés d’accès à l’information, promiscuité des habitats, accès limité aux systèmes de santé, précarité des statuts de séjour, méconnaissance du réseau sanitaire, crainte à l’égard des soignant·e·s, etc.). Face à ces différents défis, plusieurs recherches sont menées au sein d’Unisanté et devraient permettre de répondre aux questions suivantes :
Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.
Selon des recommandations européennes récentes, différentes implications concrètes apparaissent pour lutter contre l’exacerbation des vulnérabilités et iniquités de santé induites par la pandémie de COVID-19, à savoir :
▪ Les facteurs sociaux et environnementaux tels que la surpopulation dans les centres d’accueil et de détention peuvent accroître l’exposition à la maladie
▪ Tous les principes d’éloignement physique appliqués dans la communauté doivent être appliqués dans les centres d’accueil et de détention des migrant·e·s
▪ Ces mêmes centres devraient être des zones de tests prioritaires, en raison du risque de propagation rapide du SARS-CoV-2 dans ces milieux
▪ Enfin, communiquer sur les risques et la prévention du COVID-19 avec les migrant·e·s forcé·e·s actuellement hébergé·e·s dans ces centres nécessite un engagement communautaire et des stratégies de communication sanitaire adaptées aux besoins linguistiques, culturels et d’alphabétisations des différentes populations
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