Jusqu’à un tiers des consultations en médecine de premier recours débouchent sur l’établissement d’un certificat d’arrêt de travail. Les médecins ont tendance à être mal à l’aise face à ces consultations, et à trouver qu’elles mettent sous pression leur relation avec le patient. Les auteurs de cet article ont cherché à comprendre les attentes et le vécu des patients dont la dernière consultation médicale avait mené à un arrêt de travail. Dans cette étude qualitative, dix-neuf patients provenant de douze cabinets de médecine générale ont été interrogés. L’analyse des entretiens révèle que ces consultations sont vécues par les patients comme anxiogènes et touchant leur sphère personnelle. Ils souhaitaient avant tout bénéficier d’une continuité dans leur suivi et de suffisamment de temps pour discuter du contexte de l’arrêt de travail avec leur médecin, alors perçu comme un défenseur de leurs intérêts. Ils ne considéraient pas l’établissement du certificat comme l’unique motif de consultation, mais ils désiraient obtenir des informations sur leur maladie, son traitement et son pronostic. La majorité des patients estimaient que c’était au médecin de déterminer la durée de l’arrêt de travail. Par contre les avis divergeaient quant à savoir quelle était la personne la plus apte à juger de l’impact de la maladie sur la capacité de travail.
Commentaire : La tentation de clore rapidement une consultation de demande d’arrêt de travail par l’établissement d’un certificat médical se heurte aux attentes des patients. Celles-ci sont les mêmes que pour toute autre consultation médicale : temps, dialogue et confiance ne sont jamais optionnels…