Vu sa variabilité, la pharmacothérapie du sevrage de tabac pourrait être individualisée par un biomarqueur. Cette étude évalue si le rapport de deux métabolites de la nicotine optimise l’effet du patch de nicotine ou de la varénicline sur l’arrêt du tabac. Cet essai clinique a inclus 1246 fumeurs motivés à l’arrêt et sans comorbidité majeure. Après stratification en métaboliseurs lents ou normaux, les sujets ont été randomisés en trois groupes recevant tous un conseil téléphonique et l’un des traitements pour douze semaines : varénicline et patch placebo, patch de nicotine et pilule placebo ou double placebo. L’ analyse en intention de traiter a mesuré l’arrêt du tabac ≥ 7 jours validé par le CO expiré à 3, 6 et 12 mois, en comptant les perdus de vue comme fumeurs. La varénicline était plus efficace que le patch de nicotine sur l’arrêt du tabac des métaboliseurs normaux à trois mois (odds ratio (OR) = 2,17, IC 95% : 1,38-3,42) et à six mois (OR = 1,81, IC 95% : 1,05-3,11) mais pas à un an (p = 0,42). L’ efficacité des deux traitements était similaire chez les métaboliseurs lents à trois mois (OR = 1,13, IC 95% : 0,74-1,71), à six mois (OR = 0,85, IC 95% : 0,53-1,37) et à un an (p = 0,14). La varénicline a causé plus d’effets indésirables chez les métaboliseurs lents (p = 0,044).
Commentaire : Cette étude est innovatrice et de bonne qualité mais l’exclusion de fumeurs avec comorbidités limite sa généralisabilité. Ces résultats valident l’utilisation du rapport de deux métabolites de la nicotine comme marqueur pour traiter les métaboliseurs normaux par la varénicline et les métaboliseurs lents par un patch de nicotine pour l’arrêt du tabac. La recherche devra confirmer ce résultat et développer d’autres marqueurs pour optimiser le choix et l’efficacité de la pharmacothérapie pour le sevrage tabagique.