Nous remercions beaucoup nos collègues pour les informations précieuses issues du maintien de l’activité du réseau Sentinella pendant l’épidémie de coronavirus. Ces données hebdomadaires du taux de consultations ne renseignent toutefois pas sur l’incidence régionale. Elles sont malheureusement difficiles à trouver sur le site l’OFSP et ne figurent pas sur celui de Sentinella.ch. C’est dommage, car comme le montrent très bien ces données et celles de collègues californiens publiées le 31 mars dernier, « Sentinella » s’est révélé sensible pour détecter la flambée du Covid-19 dès mi-mars.1
Nous sommes conscients que ce réseau n’est pas approprié pour l’endiguement du Covid-19 décidé par l’OFSP. Le diagnostic est réservé aux cas symptomatiques qui accepteront de se faire tester et à leurs contacts développant des symptômes. Cette stratégie n’avait pas permis de contenir l’épidémie au mois de mars. À ce propos, comme le suggère l’expérience en Corée et en Vénétie, il semble que l’extension des tests diagnostiques au dépistage systématique des contacts soit utile pour contrôler l’extension du SARS-CoV-2.2
Dans ce contexte, notre proposition ne doit pas être comprise comme une alternative à la stratégie retenue par l’OFSP, mais comme une surveillance clinique pragmatique complémentaire au niveau cantonal. Comme le suggère le travail du Dr Bovier,3 une augmentation du nombre de médecins participant au réseau Sentinella permettrait une analyse quotidienne des cas cliniquement suspects. Nul doute que de nombreux médecins seraient volontaires pour y contribuer, et qu’une partie d’entre eux resteraient ensuite actifs à plus long terme. Son renforcement fait d’ailleurs partie des mesures que vient de voter le Parlement.4
Pour le comité de la Société vaudoise de médecine