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ISO 690 | Ziltener, J., Leal, S., Borloz, S., Activités physiques – sport et arthrose, Rev Med Suisse, 2012/332 (Vol.8), p. 564–570. DOI: 10.53738/REVMED.2012.8.332.0564 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2012/revue-medicale-suisse-332/activites-physiques-sport-et-arthrose |
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MLA | Ziltener, J., et al. Activités physiques – sport et arthrose, Rev Med Suisse, Vol. 8, no. 332, 2012, pp. 564–570. |
APA | Ziltener, J., Leal, S., Borloz, S. (2012), Activités physiques – sport et arthrose, Rev Med Suisse, 8, no. 332, 564–570. https://doi.org/10.53738/REVMED.2012.8.332.0564 |
NLM | Ziltener, J., et al.Activités physiques – sport et arthrose. Rev Med Suisse. 2012; 8 (332): 564–570. |
DOI | https://doi.org/10.53738/REVMED.2012.8.332.0564 |
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Osteoarthritis (OA) is currently a major health problem, both with an important individual and socio-economical impact. The diagnostic of osteoarthritis is both clinical and radiological, without a strong correlation between symptoms and radiographic findings. Participation in sports increases the risk of joint overuse or injuries potentially leading to post-traumatic osteoarthritis. Conversely, sport is a recognized therapeutic and probably also a preventive tool against osteoarthritis, with a positive influence on weight, muscle strength and possibly synovial inflammation. In general, sport should be encouraged individually with an appropriate program and a correct intensity.
L’arthrose est actuellement un problème de santé publique majeur, avec des répercussions individuelles et socio-économiques. Le diagnostic de l’arthrose est à la fois clinique et radiologique, sans claire corrélation. La participation à une activité sportive peut d’une part accroître le risque de lésions microtraumatiques ou traumatiques articulaires aiguës susceptibles de mener au développement d’une arthrose. Mais d’autre part, le sport est une thérapeutique reconnue en cas d’arthrose, voire probablement un outil préventif, grâce à son influence sur le poids corporel, la force musculaire et possiblement l’inflammation synoviale. Ainsi, une pratique sportive devrait être conseillée individuellement, avec un programme précis et une intensité appropriée.
La pratique occasionnelle ou régulière d’une activité sportive est un fait actuellement de plus en plus établi, apportant non seulement un plaisir certain aux millions de pratiquants recensés, mais également une amélioration de l’état de santé général de la population. En effet, les effets délétères de la sédentarité sont bien connus et unanimement décrits.
Malheureusement, à l’opposé, une activité physique vigoureuse est susceptible d’accroître le risque de lésion articulaire et par conséquent le développement potentiel d’une lésion dégénérative de l’articulation. De fait, une laxité articulaire ou une incongruence de la surface cartilagineuse sont susceptibles d’augmenter les contraintes sur une articulation et donc de permettre l’installation d’une arthrose. De même, les activités à impacts répétés (course à pied, sports de sauts, sports de raquettes, etc.) pourraient avoir des conséquences similaires.
L’arthrose est d’ailleurs la problématique de l’appareil moteur la plus répandue parmi la population vieillissante, mais est également responsable d’une réduction de la qualité de vie des individus sportifs de plus en plus jeunes.
La prévalence de l’arthrose de genou, la plus étudiée dans le monde sportif, augmente avec l’âge. On relève une variabilité des chiffres qui s’explique en grande partie par la définition que l’on donne à l’arthrose. Celle-ci est en effet définie sur une base purement clinique (présence de symptômes douloureux de l’articulation et de signes objectifs allant de la limitation d’amplitudes à la déformation articulaire, en passant par des crépitations et la survenue d’épanchements intra-articulaires) ou radiologique (amincissement du cartilage, ostéophytose marginale, remodelage, sclérose et kystes de l’os sous-chondral), ou alors mixte. Une revue systématique récente1 a révélé que 15 à 80% de patients avec une gonarthrose radiologiquement avérée sont symptomatiques, au moins occasionnellement. Une gonarthrose symptomatique et radiologique se rencontre dans 10 à 40% de la population générale âgée de 60 ans au moins.2 Pour une population «d’athlètes» professionnels ou amateurs, la prévalence varie en fonction du type de sport pratiqué, mais aussi de sa fréquence et son intensité (voir pratique sportive ci-après). Par exemple, il a été rapporté une prévalence de la gonarthrose chez 19 à 29% d’anciens joueurs de football âgés en moyenne de 45 à 60 ans, de même que chez 14 à 20% d’anciens coureurs à pied (moyenne d’âge 50 à 70 ans).3
Il est donc important que les acteurs de la santé puissent conseiller au mieux leurs patients sur les possibilités de réduire l’apparition d’une arthrose en cas de pratique sportive régulière ou de minimiser la progression de la maladie en cas d’arthrose avérée.
Nous avons donc séparé cet article en trois parties. La première décrira la relation existant entre pratique sportive et apparition d’une arthrose au niveau du membre inférieur essentiellement, avec le cas particulier de la course à pied. La deuxième partie posera la question du type d’activité physique possible en cas d’arthrose avérée. La dernière partie traitera du rôle des exercices physiques structurés dans la prise en charge d’un patient arthrosique.
Chez l’animal, des expérimentations montrent que l’utilisation accrue d’une articulation et des impacts répétés produisent différents résultats, qu’il s’agisse d’une articulation physiologiquement «normale» ou non.4
En cas d’articulation non lésée, l’ensemble des études conclut au fait que la répétition de contraintes «physiologiques», même réitérées, peut altérer transitoirement les propriétés mécaniques du cartilage, mais ne provoque pas de dégénérescence de l’articulation. Ces observations confirment le concept qu’une articulation est susceptible de s’adapter à une utilisation accrue.4,5 En particulier, des animaux soumis à un entraînement de course à pied prolongé dans la durée mais modéré dans la charge, voient l’épaisseur de leur cartilage augmenter, de même que son contenu en protéoglycanes.6
Au contraire, en présence d’une laxité articulaire apparue à la suite d’une lésion ligamentaire ou capsulaire, le risque de développement d’une arthrose est clairement accentué, même en cas d’utilisation «normale» de l’articulation. Le modèle expérimental le plus utilisé est la section du ligament croisé antérieur du genou, ou la lésion méniscale.4 De façon intéressante, il a été relevé qu’une faiblesse musculaire du quadriceps a été associée à un risque accru de gonarthrose, ce qui pourrait suggérer que l’inactivité pourrait être délétère pour l’articulation.7
Il existe plusieurs facteurs qui sont maintenant reconnus dans la littérature comme potentiellement responsables de la survenue d’une arthrose. Parmi eux, on relève la prédisposition familiale, le sexe féminin et le stress biomécanique local, par exemple : en raison d’un défaut d’axe du genou ou de la hanche. Une faiblesse musculaire autour de l’articulation incriminée d’origine neurologique ou musculaire et un déficit proprioceptif de ladite articulation sont également incriminés. De même, les contraintes excessives globales, qu’elles soient d’ordres professionnel ou sportif, font partie de ces facteurs pourvoyeurs d’arthrose. A relever, par ailleurs, que la surcharge pondérale est clairement à l’origine d’une fréquence accrue d’arthrose.8 Il a d’ailleurs été suggéré que certaines activités sportives pouvaient avoir un effet articulaire délétère chez les individus obèses.9
La combinaison, chez la femme adulte de moins de 50 ans, d’une activité sportive intensive et de contraintes articulaires professionnelles, augmente le risque de prévalence d’arthrose de la hanche d’un facteur 4 par rapport à une population sédentaire.10
L’existence d’antécédents lésionnels articulaires a été particulièrement démontrée pour le genou.3,11 La figure 1 reprend d’ailleurs l’ensemble des facteurs reconnus pour favoriser l’apparition d’une arthrose.
Pratiquement toutes les études démontrent que la prévalence d’une arthrose, en particulier du membre inférieur, et ce même si l’articulation est initialement «saine», est clairement liée aux sports développant des impacts articulaires marqués et surtout lorsque la contrainte en torsion est importante.8 Pour le membre inférieur, les sports majoritairement indiqués sont le football américain et le football classique. Le baseball est incriminé dans le développement de l’arthrose du membre supérieur.4
En cas «d’anomalie» articulaire (voir les facteurs généraux passés en revue dans le paragraphe consacré aux facteurs de risque), un antécédent de lésion traumatique de l’articulation est le plus fréquemment avancé. L’origine du problème est multiple : il peut s’agir d’une lésion capsulo-ligamentaire se traduisant par une laxité et une instabilité articulaires, d’une fracture atteignant la surface articulaire et responsable d’une incongruence de cette surface, ou d’une lésion méniscale (pour le genou) ou apparentée (labrum pour la hanche et l’épaule).8,12 Dans ces cas traumatiques, l’intervalle de temps entre l’accident et l’apparition d’une arthrose est d’autant plus court que le patient est âgé.
Ceci est vraisemblablement en lien avec le concept qu’à un âge «avancé», le potentiel des chondrocytes à maintenir et supporter la surface articulaire est amoindri.13,14 Un certain nombre d’études rapportent le fait qu’une incongruence de la surface articulaire supérieure à 3 mm augmente significativement les contraintes locales.15 Une lésion méniscale entraînant une méniscectomie même partielle induit une prévalence de gonarthrose comprise entre 20 et 60% selon la durée de suivi, comprise entre dix et vingt ans.3 De même, une lésion du ligament croisé antérieur, réparée chirurgicalement ou non, est un facteur de risque unanimement reconnu, d’autant plus important que la lésion ligamentaire est associée à une atteinte méniscale.16
En résumé, la combinaison d’études expérimentales et d’investigations cliniques humaines permet avec une bonne certitude d’identifier des sports générateurs d’arthrose. Ce sont ceux associés à des impacts accrus en termes de vitesse et d’intensité, de même qu’en contraintes de torsion susceptibles d’induire un traumatisme, cela d’autant plus que le temps de pratique sportive est long et le niveau élevé (tableau 1). Une pratique raisonnée de sports à impacts faibles ou modérés paraît au contraire clairement bénéfique en termes de réduction de capacité articulaire au cours du temps.17
L’évidence des études expérimentales in vitro permet de dire d’emblée que le cartilage articulaire paraît tolérer des pics d’impacts plusieurs fois supérieurs à ceux résultant d’une activité physique normale, y compris la course à pied à des «doses physiologiques». Ce que le cartilage tolère moins, ce sont les impacts répétés avec une vitesse élevée ou une charge importante.8,18 Chez l’animal, de gros volumes de course à pied produisent effectivement des modifications de l’os sous-chondral associées à des diminutions de concentration en protéoglycanes du cartilage, sans que l’on puisse affirmer qu’il s’agisse d’un équivalent arthrosique plutôt que d’une adaptation du tissu cartilagineux aux contraintes.19
Au final, la difficulté réside dans le fait de trouver, pour l’homme, l’équilibre entre la pratique de la course pour améliorer sa santé et son bien-être et le risque encouru de développer une lésion. Autrement dit, la course à pied génère-t-elle des contraintes mécaniques suffisantes pour léser durablement le cartilage articulaire ? Il existe dans la littérature récente quatre études cliniques suggérant un lien entre la course à pied et l’arthrose, ainsi que treize qui réfutent cette relation.20
Les premières relèvent, comme facteurs prédictifs indépendants de l’arthrose, une vitesse moyenne de course ou d’entraînement élevée (> 15 km/h ?), une distance d’entraînement hebdomadaire importante (> 50 km/semaine ?), une VO2max élevée, de même qu’un classement dans les meilleurs.21,22
Dans les études réfutant le lien, aucune corrélation n’est retrouvée entre la survenue d’une arthrose et la distance parcourue lors d’un entraînement ou d’une compétition. Seuls les classiques facteurs de risque, tels que les antécédents de traumatisme articulaire, un indice de masse corporelle (IMC) élevé et un travail physique lourd, sont mentionnés dans les travaux les plus convaincants.23,24
Les nombreuses limitations relevées dans la littérature concernant ce sujet rendent l’interprétation complexe. De fait, la plupart des articles se focalisent sur le genou, voire la hanche, mais sur aucune autre articulation. Le manque de groupes contrôles véritables est également une faiblesse présente dans plusieurs études, de même que le caractère rétrospectif de pratiquement tous les travaux mentionnés.
En conclusion, il paraît malgré tout légitime pour le médecin de conseiller la course à pied à doses modérées à tous les pratiquants qui le demandent.
Des facteurs lésionnels décrits ci-dessus, les trois plus importants semblent être l’existence d’un traumatisme articulaire antérieur, les contraintes articulaires excessives liées à certains sports et une surcharge pondérale. Il en découle ainsi des mesures de prévention évidentes permettant de limiter l’apparition d’une arthrose en cas de pratique sportive intensive ou même récréative. Il convient ainsi de sélectionner des sports qui ne sont pas associés à un risque lésionnel accru (tableau 1) et d’éviter des programmes d’exercices impliquant des impacts répétés trop importants ou à des vitesses trop excessives. Le praticien se doit par ailleurs d’insister sur un équipement sportif le plus adéquat possible et des surfaces d’entraînement appropriées. La correction de vices mécaniques des membres inférieurs par un chaussage approprié est une évidence. Il serait également optimal d’alterner les pratiques sportives permettant de réduire la répétition des contraintes articulaires. Il est important d’amener à son niveau le plus physiologique l’IMC s’il est trop important de prime abord ; maintenir l’IMC en dessous de 25 kg/m2 serait susceptible de réduire l’arthrose de 27 à 53% dans la population globale. Le fait d’éviter aussi dans l’exercice de sa profession, des mouvements répétés de squat ou d’agenouillement prolongé permet de réduire de plus de 15% la prévalence de gonarthrose.25 Enfin, le maintien, voire l’amélioration, d’une force musculaire, d’un contrôle moteur et d’une proprioception adéquats, de même que d’une condition physique suffisante, peuvent minimiser les contraintes articulaires qui vont être majorées en cas de faiblesse musculaire et de fatigue.8
Si la littérature est abondante concernant les exercices thérapeutiques structurés dans la prise en charge d’une arthrose (voir prise en charge de l’arthrose ci-après), peu d’études ont par contre été réalisées sur la poursuite ou la reprise d’une activité sportive chez les patients arthrosiques. Il n’en reste pas moins que c’est une problématique fréquente à laquelle est confronté le praticien. De plus, en termes de stratégie de santé publique, il pourrait être plus intéressant de limiter la progression d’une lésion plutôt que de prévenir son apparition.
La tolérance des patients arthrosiques à l’activité sportive est dépendante de plusieurs facteurs. Des études épidémiologiques cliniques ont bien suggéré que certaines arthroses pouvaient rester stables dans le temps, tandis que d’autres progressaient rapidement.11 Le grade arthrosique est bien entendu un élément essentiel. Une arthrose de grade 4, particulièrement aux membres inférieurs, sera source de douleurs, tuméfaction et gêne quel que soit le sport. Pour les grades 1 à 3, l’absence de corrélation entre le grade et la symptomatologie rend l’affirmation plus difficile. Certains athlètes peuvent ainsi poursuivre leur pratique sportive sans limitation malgré une arthrose de grade 2 ou 3, tandis que d’autres, qui pratiquent le même sport, doivent stopper leur activité en raison de douleurs liées à une arthrose de grade 1 impliquant la même articulation.26
La localisation de l’arthrose revêt pour sa part une importance considérable selon le type de sport pratiqué. En effet, un patient présentant une coxarthrose modérée ne sera que peu dérangé dans la pratique du golf, mais aura une gêne plus marquée à la course à pied. Inversement, une arthrose du poignet handicapera le tennisman, mais pas le footballeur.26,27 Cette gêne sera d’autant plus importante que le sport sera source d’impacts et de contraintes en torsion sur l’articulation lésée. Ainsi, une lésion arthrosique aura moins de répercussion sur des sports à faibles impacts tels que la natation, le cyclisme ou l’aviron, que sur des activités telles que le basket-ball, les sports de contact ou le tennis.
Un matériel adéquat, permettant une absorption des chocs (chaussures, terrain, raquettes), est préconisé dans le but de diminuer la charge imposée aux articulations.4 Dans le même but, il semble essentiel que le patient ait de bonnes connaissances techniques de l’activité sportive pratiquée, en particulier dans les sports à impacts. Débuter un tel sport chez un patient arthrosique, surtout si cette activité requiert des qualités techniques importantes, peut s’avérer problématique. Il semble donc adéquat de proposer des sports à faibles impacts et contraintes articulaires, dans l’idéal pratiqués de longue date et avec une technique appropriée.
La littérature actuelle ne permet pas de conclure quant à un éventuel risque de progression d’une arthrose préexistante en cas de poursuite de la pratique sportive.28 Par ailleurs, à notre connaissance, aucune étude n’a évalué l’impact de l’arthrose sur l’activité sportive en fonction de l’intensité, de la durée et de la fréquence du sport pratiqué. La question de la poursuite des différents types de sport en compétition avec une arthrose avérée, n’est également pas encore résolue. Celle-ci est toutefois probablement en lien avec les charges imposées à l’articulation lésée, et donc liée au type de sport et à la localisation de l’arthrose. Ainsi, la poursuite de la compétition d’un sport à faibles impacts (tel que le golf ou le curling) est plus probable que pour un sport entraînant de fortes contraintes (tel que le basket-ball ou le tennis).
Au final, le patient arthrosique peut être encouragé à poursuivre son activité sportive, tant que cette dernière n’entraîne pas de douleurs. Il est par contre recommandé aux patients pratiquant des sports à risque de traumatisme articulaire de changer d’activité sportive (tableau 2).28 Cette dernière devrait idéalement permettre un maintien des amplitudes articulaires et de la force musculaire, avec un minimum d’impacts et de contraintes en torsion sur les articulations arthrosiques.4
Il est communément accepté que des exercices thérapeutiques structurés effectués une à trois fois par semaine produisent un effet bénéfique sur la douleur et la fonction lors d’arthrose (en particulier gonarthrose) avérée.28,29 De même, ils préviennent les attitudes vicieuses et pourraient selon certains auteurs ralentir la vitesse de progression de l’arthrose en améliorant la force et la proprioception,17 ainsi qu’en jouant un rôle anti-inflammatoire par «stimulation» de l’interleukine-10 localement au niveau articulaire.30 Ces exercices structurés peuvent comprendre de nombreuses modalités. Des activités aérobies telles que la marche, le nordic walking, l’aquafitness ou le cycloergomètre sont proposées à raison de 30 à 60 minutes par séance, avec pour but l’amélioration de la condition physique globale. Des exercices de stretching et de renforcement musculaire global sont fréquemment associés aux activités aérobies, ou sont prescrits de manière plus segmentaire sur les muscles entourant l’articulation arthrosique. Ils peuvent comprendre alors un travail musculaire isométrique, isotonique ou isocinétique, voire une combinaison de ces différents modes d’action, en fonction des déficits mis en évidence et de l’effet recherché (stabilisation, proprioception, endurance, force pure). Il est conseillé de débuter autant que possible les exercices en analytique (ciblés sur les déficits segmentaires mis en évidence), puis de les orienter rapidement à visée fonctionnelle. Ils devront également rester indolores afin d’éviter une sidération musculaire.31
En collaboration avec le patient, il convient au médecin de définir les buts d’un programme d’exercices structurés, en fonction des déficits mis en évidence et de l’impact que l’amélioration de ces derniers peut avoir sur la qualité de vie et la symptomatologie décrite. Afin d’être le plus fonctionnel possible, le programme devra être régulièrement réévalué et adapté selon l’évolution des plaintes et les besoins du patient.
L’efficacité étant surtout liée à la compliance et à la poursuite des exercices à long terme, le choix de l’activité et de sa modalité est d’une importance prépondérante. De ce fait, les critères de choix principaux pour orienter le patient dans tel ou tel exercice sont la préférence, la tolérance et bien entendu la disponibilité de l’activité.17,29 Si cela est possible, afin d’améliorer la compliance et la persévérance, une activité supervisée en groupe sera favorisée par rapport à un programme d’exercices réalisé seul à domicile.28
La corrélation entre sport et arthrose est multifactorielle. Une articulation saine supporte davantage les charges liées à la pratique d’une activité physique qu’une articulation lésée, cette dernière étant clairement plus susceptible de développer une arthrose en lien avec une pratique sportive. L’atteinte arthrosique est d’autant plus fréquente que le sport soumet l’articulation à des impacts répétés ou à des contraintes en torsion. A contrario, une activité physique à impacts faibles ou modérés joue un rôle protecteur de l’articulation, entre autres en améliorant la force musculaire et la proprioception. Dans le même but, il est conseillé au patient ayant une arthrose avérée de poursuivre une activité sportive à faibles impacts et risques traumatiques mesurés, tant qu’elle n’est pas source de douleurs. Pour les patients sédentaires et ceux qui ne sont pas en mesure de poursuivre leur sport habituel, des exercices thérapeutiques structurés, globaux ou segmentaires, à visée fonctionnelle, devraient être systématiquement prescrits par le médecin traitant.
> La pratique d’un sport à impacts faibles ou modérés, avec en particulier peu de contraintes en torsion, devrait être recommandée pour tout un chacun, y compris les patients présentant une arthrose avérée
> La course à pied, souvent source de multiples questionnements, peut être conseillée à dose modérée, même sur des durées prolongées
> Il convient au médecin traitant de guider le patient dans son choix d’activités sportives, en fonction d’éventuelles lésions préexistantes, de son âge, et de ses préférences
> De même, un programme d’exercices thérapeutiques structurés pour le patient arthrosique devrait être prescrit par le médecin en fonction des déficiences mises en évidence et des objectifs recherchés
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