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ISO 690 | Merat, R., Gilliet, M., Boehncke, W., Gaide, O., Roger federer pourrait-il jouer en portant un large sombrero ?, Rev Med Suisse, 2018/614 (Vol.14), p. 1422–1423. DOI: 10.53738/REVMED.2018.14.614.1422 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2018/revue-medicale-suisse-614/roger-federer-pourrait-il-jouer-en-portant-un-large-sombrero |
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MLA | Merat, R., et al. Roger federer pourrait-il jouer en portant un large sombrero ?, Rev Med Suisse, Vol. 14, no. 614, 2018, pp. 1422–1423. |
APA | Merat, R., Gilliet, M., Boehncke, W., Gaide, O. (2018), Roger federer pourrait-il jouer en portant un large sombrero ?, Rev Med Suisse, 14, no. 614, 1422–1423. https://doi.org/10.53738/REVMED.2018.14.614.1422 |
NLM | Merat, R., et al.Roger federer pourrait-il jouer en portant un large sombrero ?. Rev Med Suisse. 2018; 14 (614): 1422–1423. |
DOI | https://doi.org/10.53738/REVMED.2018.14.614.1422 |
Exporter la citation | Zotero (.ris) EndNote (.enw) |
A propos du bloc-notes : Kiefer B. Le mythe des crèmes solaires.
Rev Med Suisse 2018;14:1056.
Nous avons lu avec intérêt et un peu d’étonnement la note du Dr Kiefer intitulée « Le mythe des crèmes scolaires » parue dans la Revue Médicale Suisse.1 Nous aimerions clarifier certains points qui pourraient, selon nous, avoir un impact négatif sur la photoprotection et du coup accroître encore l’incidence des cancers de la peau en Suisse. S’il est vrai qu’il existe un risque lié au sentiment de surprotection apporté par les crèmes solaires, un risque bien documenté dans la littérature, les filtres solaires restent utiles dans une société où les loisirs d’extérieur prennent de plus en plus d’importance. Les moyens de protection physique que sont l’ombre d’un bâtiment ou le port de vêtements adaptés, que nous recommandons toujours en premier à nos patients, ne peuvent en effet s’appliquer à toutes les situations de vie. Le marketing des crèmes solaires profite de ce besoin, il ne le crée pas.
Nous ne réagirons pas à tous les points soulevés par le Dr Kiefer, mais seulement à ceux qui nous ont le plus interpelés. Le Dr Kiefer énonce ainsi que le lien entre exposition aux UV et incidence du mélanome ne serait pas établi. Son raisonnement tenant uniquement compte du pourcentage global de mélanomes survenant sur les sites photo-exposés ou non, ne peut suffire à exclure ce lien. D’ailleurs, les études épidémiologiques prenant en compte le type de mélanome, la zone géographique, le mode d’exposition et le phototype des populations, et, en ce qui concerne le site de survenue, le fait qu’il s’agisse ou non d’une zone de photoexposition intermittente, étayent bel et bien ce lien.2 De manière encore plus probante, cette relation a été établie par des analyses épidémiologiques de populations à risque (phototype clair) exposées de manière précoce (durant l’enfance) à un rayonnement solaire important, chez qui l’incidence de mélanomes se révèle plus élevée, ainsi que par l’analyse des mutations ADN de la majorité des mélanomes, qui portent la signature claire des effets négatifs des UV.3,4 Pour nous, il n’existe aucun doute que les 3 cancers les plus fréquents de la peau, dont le mélanome, sont favorisés par l’exposition aux UV.
Le propos du Dr Kiefer est cependant surtout construit autour de la critique des écrans solaires. Celui-ci argumente que peu d’essais randomisés documentent les bénéfices de leur efficacité préventive sur l’incidence du mélanome. Il est vrai que l’effet protecteur des crèmes solaires chez l’homme n’a été prouvé que pour les carcinomes baso- et spinocellulaires. Mais il nous paraît important de rappeler que les mélanomes sont des tumeurs malignes beaucoup plus rares que les carcinomes, et que l’effet bénéfique de la photoprotection sur leur incidence est donc plus difficile à démontrer. Ces limites méthodologiques s’appliquent même aux études portant sur des populations à hauts risques vivant dans des pays à forte photoexposition, comme celle mentionnée par le Dr Kiefer.5
Autre point de la réflexion du Dr Kiefer qui nous interpelle, sa critique de la formulation des crèmes solaires, qui contiendraient des produits « souvent non testés, parfois non signalés ». Nous aimerions rappeler que le dossier de sécurité d’un filtre solaire ressemble en tout point à celui d’un médicament en termes de conditions à remplir. La commercialisation de nouveaux filtres est soumise à une autorisation très stricte des autorités sanitaires, que ce soit en Europe, aux Etats-Unis, ou au Japon.6 La marge de sécurité d’un nouveau filtre solaire est calculée en comparant la dose d’exposition systémique potentielle chez l’homme à la dose qui ne génère aucun effet dans les études de toxicité animale. Cette marge de sécurité doit être au moins d’un facteur 100, selon les recommandations européennes en vigueur.7 Enfin, en ce qui concerne le risque de substances contenues dans les écrans solaires « ayant un effet de perturbateur endocrinien prouvé », à notre connaissance il n’existe aucune donnée chez l’homme démontrant un tel effet ; certains filtres UV possèdent bien une activité œstrogénique in vitro, mais celle-ci peut être considérée comme extrêmement faible, au vu des doses très importantes nécessaires pour pouvoir l’observer in vivo en toxicologie animale.8
Certes, le principe de précaution doit nous pousser à rappeler à nos patients que la protection physique est à la fois plus efficace et plus sûre ; mais peut-on se limiter à cette recommandation, comme le préconise le Dr Kiefer ? Est-ce que tous les joueurs de tennis adopteront le pantalon, une chemise à manches longues et un sombrero comme nouvel uniforme? Est-ce que les skieurs bouderont désormais les pistes et les terrasses entre 11 et 15h00 ? Nous pensons que non, et que les crèmes solaires, utilisées en appoint sur les petites surfaces ne pouvant être couvertes par des vêtements, doivent rester un outil de photoprotection. Nous nous demandons aussi s’il est sage de vilipender les crèmes solaires, dont l’effet bénéfique est avéré, et non les autres sources de perturbateurs endocriniens, présents dans des produits nettement moins utiles.
Finalement, c’est notre rôle de médecin que d’expliquer l’utilité et les limites des crèmes solaires, et ainsi de nous assurer qu’elles sont bien utilisées au sein d’un arsenal de mesures de photoprotection. Leur utilisation n’est certes pas suffisante et ne doit pas, comme le souligne également le Dr Kiefer, inciter à des comportements de surexposition.
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