Suite à la réaction des Drs Dussoix et Kherad, nous souhaitons apporter quelques précisions concernant l’article : «Hernie discale cervicale: diagnostic et prise en charge», paru dans le n° 492 de la RMS du 28.10.2015.
En effet, nos Confrères émettent une critique pertinente: il émane de l’article en question l’impression que l’IRM cervicale doit être réalisée de manière systématique lorsque la présence d’une hernie discale cervicale est suspectée chez un patient, et ce dans toute situation. Cependant, notre propos s’applique spécifiquement à la hernie discale cervicale se présentant avec une radiculopathie déficitaire ou une myélopathie, ou lorsque la symptomatologie du patient persiste malgré le traitement conservateur bien mené.
La modalité d’examen de choix de cette pathologie est, de facto, l’IRM cervicale. Quant au délai d’usage, il est de deux à six semaines lorsque le patient ne présente pas de déficit neurologique focal ou de myélopathie, et que les symptômes persistent malgré le traitement conservateur bien mené. La réalisation d’une IRM cervicale d’emblée chez tous les patients n’étant bien entendu pas notre propos.
Ceci étant, nous avons insisté sur l’IRM cervicale car il demeure encore courant, surtout dans les milieux de médecine d’urgence, de recourir à l’avis neurochirurgical lorsqu’un patient présente des cervicobrachialgies inaugurales sans clinique neurologique associée, et ce parfois après la réalisation d’un CT cervical en urgence. Comme il est justement souligné par nos Confrères, la prise en charge de la cervicobrachialgie non déficitaire inaugurale se fait par traitement conservateur et n’impose le recours ni à l’IRM ni au spécialiste.
Toutefois, les auteurs saisissent l’occasion pour émettre une réserve : certains tableaux hyperalgiques inauguraux, non déficitaires, peuvent être liés à une volumineuse hernie discale cervicale et mettent à risque, en rétrécissant le canal central, l’intégrité de la moelle. Ainsi, il arrive de devoir intervenir chirurgicalement chez un patient jeune présentant une cervicobrachialgie inaugurale non déficitaire due à une hernie discale cervicale. Ces situations sont plutôt rares et ne sauraient justifier le recours systématique, en première intention, aux examens complémentaires.