Le journal Lancet Psychiatry lance une commission pour la santé mentale des jeunes, suite au constat largement répercuté dans les médias d’une détérioration significative de leur santé dans le monde au cours des dernières années. Cette commission visera à mieux comprendre les éléments qui ont conduit à cette situation et à proposer des soins adaptés aux besoins de cette tranche de la population. À Lausanne, en complément de la publication récente d’un manuel sur la psychothérapie des psychoses, une formation a été mise sur pied pour promouvoir ce type de soins dont les patients souffrant de psychose sont trop souvent privés.

Alors qu’on a longtemps affirmé que la prévalence de la schizophrénie est la même dans toutes les régions du monde, plusieurs travaux démontrent que cette maladie est deux fois plus fréquente en milieu urbain. Bien que plusieurs pistes aient été suggérées, les mécanismes expliquant ce phénomène sont encore inconnus. Outre les possibles causes de nature biologique, un certain nombre d’hypothèses issues des sciences humaines ont récemment enrichi le débat dans ce domaine. Cet article passe en revue la littérature relative à cette question et décrit le développement d’un projet de recherche conduit conjointement par l’Institut de géographie de l’Université de Neuchâtel, le Département de psychiatrie du CHUV et la branche suisse de la société ISPS (International society for the psychological and social approaches to psychosis) engagée dans la promotion du traitement psychologique de la schizophrénie et des autres psychoses.

Vivre en milieu urbain augmente le risque de développer un trouble psychotique. Une recherche interdisciplinaire a permis d’identifier plus précisément les éléments qui composent le stress urbain et les stratégies des patients pour s’y adapter, et de développer la remédiation urbaine, stratégie thérapeutique visant à faciliter la reconquête de l’espace urbain. Les thérapies par le jeu, qui, du fait de leur flexibilité, peuvent quant à elles s’adapter à toutes sortes de besoins, et permettent de renforcer les stratégies d’adaptation des patients, en s’appuyant sur des stratégies de changements variées, allant du renforcement des interactions sociales à la restructuration cognitive ou à l’activation comportementale. De plus, l’attractivité des jeux pourrait faciliter l’entrée ou le maintien dans les soins.