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ISO 690 | Nau, J., L’âge d’or des statines, Med Hyg, 2003/2434 (Vol.61), p. 872–872. DOI: 10.53738/REVMED.2003.61.2434.0872 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2003/revue-medicale-suisse-2434/l-age-d-or-des-statines |
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MLA | Nau, J. L’âge d’or des statines, Med Hyg, Vol. 61, no. 2434, 2003, pp. 872–872. |
APA | Nau, J. (2003), L’âge d’or des statines, Med Hyg, 61, no. 2434, 872–872. https://doi.org/10.53738/REVMED.2003.61.2434.0872 |
NLM | Nau, J.L’âge d’or des statines. Med Hyg. 2003; 61 (2434): 872–872. |
DOI | https://doi.org/10.53738/REVMED.2003.61.2434.0872 |
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Nous poursuivons et achevons ici l’exposé de la synthèse que fait la revue française Prescrire dans son numéro d’avril des dernières données disponibles quant aux possibles extensions d’indication des molécules de la famille des statines. Nous avons vu (Médecine et Hygiène des 9 et 16 avril 2003) que ces nouvelles données sont issues de grands essais prospectifs (HPS et ALLHAT-LLT) conduits au Royaume-Uni et en Amérique du Nord. Le troisième essai de ce type, baptisé PROSPER, a, quant à lui, été conduit en Ecosse, en Irlande et aux Pays-Bas. La rédaction de Prescrire souligne qu’il «a principalement été financé par Bristol-Myers Squibb» tout en prenant soin d’ajouter que «selon ses rapporteurs l’organisation de l’essai, l’analyse des résultats et leur publication ont été menées indépendamment de cette firme».
L’essai PROSPER a inclus, entre 1977 et 1999, près de 6000 personnes âgées de 70 à 82 ans ayant une cholestérolémie comprise entre 4 et 9 mmol/l (soit de 1,5 à 3,5 g/l) et présentant une maladie cardiovasculaire (coronaropathie, maladie cérébrovasculaire, artériopathie des membres inférieurs) ou un facteur de risque cardiovasculaire notable (hypertension artérielle, diabète, tabagisme). Avant le lancement de l’essai, la cholestérolémie moyenne était de 5,7 mmol/l (2,2 g/l) avec une LDL-cholestérolémie moyenne de 3,8 mmol. Après tirage au sort, les participants ont été inclus dans deux groupes : traitement par placebo ou par pravastatine à la dose quotidienne de 40 mg. Le suivi moyen a été de 3,2 ans.
Résultats? «La pravastatine a réduit l’incidence globale du principal critère de jugement (associant décès par coronaropathie, infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux). Les taux sont respectivement de 14% (groupe statine) et de 16,2% (groupe placebo). Dans le détail, la pravastatine a réduit l’incidence globale des décès par coronaropathie et des infarctus du myocarde (10,1% versus 12,2%) mais elle n’a pas modifié de façon statistiquement significative l’incidence des accidents vasculaires cérébraux : 4,6% pour l’ensemble des participants» souligne la rédaction de Prescrire. Elle ajoute que l’essai PROSPER n’a pas mis en évidence d’amélioration des fonctions cognitives liée à la statine. En d’autres termes, «l’essai PROSPER a confirmé l’effet préventif coronarien chez les patients âgés de plus de 70 ans ayant eu un accident cardiovasculaire.»
D’autres travaux sont en cours visant à évaluer l’atorvastatine et la fluvastatine chez les hypertendus. Pour la première de ces deux molécules, cette évaluation se fait dans le cadre de l’essai randomisé ASCOT au Royaume-Uni, en Irlande et dans les pays scandinaves. Cet essai financé par Pfizer, Servier et Leo compare deux antihypertenseurs (l’amlodipine et l’aténolol) chez près de 20000 personnes hypertendues âgées de 40 à 79 ans et présentant plusieurs facteurs de risques cardiovasculaires. Les patients ont été inclus de 1998 à 2000 et l’essai est prévu pour durer cinq ans.
Dans ce cadre, les 10297 participants ayant une cholestérolémie totale inférieure à 6,5 mmol/l (2,5 g/l) ont participé à un second tirage au sort : traitement en double aveugle par atorvastatine ou placebo. La comparaison des antihypertenseurs se poursuit mais la branche de l’essai a été interrompue en 2002, après une annonce de résultats préliminaires montrant une réduction significative de l’incidence des infarctus du myocarde mortels ou non et des accidents vasculaires cérébraux dans le groupe statine. «On ne dispose encore d’aucune précision sur ces résultats : s’ils sont confirmés par une publication détaillée, ils inciteront à inscrire l’atorvastatine à raison de 10 mg par jour parmi les statines ayant une efficacité clinique en prévention cardiovasculaire chez des patients à risque» observe la rédaction de Prescrire.
Quid du risque de rhabdomyolyse sous statine qui avait, l’an dernier, été à l’origine de l’affaire hautement médiatisée concernant le retrait du marché mondial de la cérivastatine de Bayer? Pour Prescrire, ce risque, faible, existe et pour les plus anciennes statines – comme la lovastatine – a été évalué à 0,1% dans les essais cliniques. Il faut savoir qu’il est majoré dans certaines situations cliniques ou associations médicamenteuses (comme avec le gemfibrozil). Les statines enfin peuvent provoquer une élévation des transaminases chez 0,5 à 2% des patients.
En pratique, au vu de toutes les données disponibles, les recommandations suivantes peuvent, selon Prescrire, être formulées :
«Il y a statine et statine, conclut la rédaction de Prescrire. La pravastatine et la simvastatine ont toutes deux une efficacité préventive démontrée en particulier en prévention secondaire. Il n’y a pas d’argument décisif pour choisir l’une plus que l’autre.» Deux questions, pour finir : des essais comparatifs entre statines verront-ils le jour? Les autres statines – une quinzaine environ – bénéficieront-elles des résultats de l’évaluation menée seulement avec la pravastatine et la simvastatine?
(Fin)
J.-Y. Nau
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