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ISO 690 | Nau, J., Trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent: que doit faire la médecine? (4), Rev Med Suisse, 2005/039 (Vol.1), p. 2553–2553. DOI: 10.53738/REVMED.2005.1.39.2553 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2005/revue-medicale-suisse-39/trouble-des-conduites-chez-l-enfant-et-l-adolescent-que-doit-faire-la-medecine-4 |
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MLA | Nau, J. Trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent: que doit faire la médecine? (4), Rev Med Suisse, Vol. 1, no. 039, 2005, pp. 2553–2553. |
APA | Nau, J. (2005), Trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent: que doit faire la médecine? (4), Rev Med Suisse, 1, no. 039, 2553–2553. https://doi.org/10.53738/REVMED.2005.1.39.2553 |
NLM | Nau, J.Trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent: que doit faire la médecine? (4). Rev Med Suisse. 2005; 1 (039): 2553–2553. |
DOI | https://doi.org/10.53738/REVMED.2005.1.39.2553 |
Exporter la citation | Zotero (.ris) EndNote (.enw) |
Nous achevons ici l’exposé des conclusions de l’«expertise collective» que l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) vient de consacrer aux «troubles des conduites chez l’enfant» et aux réponses médicales qui peuvent ou non être apportées à un phénomène qui n’est pas, selon certains, sans liens avec la délinquance (Revue Médicale Suisse des 5, 12 et 26 octobre).
Est-il envisageable? Les experts réunis par l’Inserm rappellent qu’en France les examens de santé sont organisés depuis la grossesse jusqu’à l’adolescence avec des bilans systématiques pour l’enfant (8e jour, 9 mois, 24 mois, entre 5 et 6 ans). Ils recommandent donc d’utiliser le dispositif actuel des bilans de santé et des examens systématiques de la petite enfance, de l’enfance et de l’adolescence pour dépister les signes précurseurs de trouble des conduites et identifier les facteurs de risques familiaux ou environnementaux très précocement, voire dès la grossesse.
«Quelques items proposés dans le carnet de santé, adaptés à l’âge pourraient faciliter le repérage d’un tempérament difficile, d’une hyperactivité et des premiers symptômes de trouble des conduites, proposent-ils. Une sensibilisation des puéricultrices, des éducateurs au sens large et des médecins scolaires permettrait d’orienter les enfants vers une intervention adaptée en fonction des trajectoires perturbées de développement. Pour les enfants nés dans des familles présentant des troubles (troubles de la personnalité, toxicomanie, alcoolodépendance…), nous recommandons de mettre en place un suivi par les services de protection médicale infantile ou par le personnel médical de l’école. Les adolescents présentant des symptômes de trouble des conduites doivent bénéficier d’un diagnostic et d’une recherche de troubles associés. Un suivi psychologique et psychiatrique doit être proposé aux adolescents incarcérés et tout particulièrement à ceux ayant effectué une tentative de suicide.»
Pour les experts, le diagnostic de trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent nécessite une évaluation à partir de plusieurs sources d’information (enfants, parents, enseignants…), prenant en compte l’histoire et le mode de fonctionnement familial. Le trouble doit être évalué cliniquement du point de vue de sa sévérité et du retentissement du handicap sur le fonctionnement personnel (physique et psychologique) ainsi que social et scolaire. Il est également nécessaire, selon ces experts, d’évaluer les troubles associés: ceux qui sont proches (trouble oppositionnel avec provocation, trouble déficit de l’attention/hyperactivité…) ou d’autres troubles mentaux (trouble bipolaire, troubles dépressifs, troubles anxieux, abus et dépendance aux substances psychoactives).
Le groupe des experts recommande encore d’effectuer, chez les enfants et adolescents présentant des symptômes de trouble des conduites, un diagnostic clinique rigoureux, à l’aide de plusieurs outils de diagnostic et d’évaluation validés, et en faisant appel comme informateurs à la fois aux parents, à l’enfant luimême et aux différents éducateurs.
Les experts préconisent des évaluations régulières réalisées de préférence par une équipe pluridisciplinaire, étant donné la variabilité des manifestations comportementales au cours du développement. Le diagnostic doit guider les indications pour les stratégies préventives ou de traitement, en fonction des symptômes identifiés.
La prise en charge du trouble des conduites doit, dans la mesure du possible, associer des modalités multiples – car complémentaires – de traitement. Les modalités de prise en charge dites «psychosociales » intègrent des interventions à la fois parentales, concernant l’enfant lui-même et parfois les enseignants. L’objectif de cette prise en charge est multiple: développer un système de soutien pour l’ensemble de la famille, limiter les contacts de l’enfant présentant un trouble des conduites avec des pairs «antisociaux», augmenter le soutien scolaire et les interactions avec les enseignants. Appliquée à l’enfant ou l’adolescent, la thérapie consiste à lui apprendre des stratégies de résolution de problèmes grâce à des jeux de rôles et des mises en situation.
Le traitement pharmacologique du trouble des conduites intervient souvent en seconde intention, sauf situation d’urgence (violence, agressivité…). Il n’existe pas de traitement pharmacologique spécifique, a fortiori curatif du trouble des conduites. Des traitements peuvent néanmoins être proposés, qui ont pour l’essentiel une action anti-agressive. Globalement, trois grandes classes thérapeutiques ont été évaluées: les antipsychotiques, les psychostimulants et les thymorégulateurs. Les antipsychotiques ont l’avantage d’agir rapidement; les psychostimulants assurent un meilleur contrôle comportemental en diminuant l’impulsivité; les thymorégulateurs sont particulièrement indiqués lors d’une association à un trouble bipolaire.
Les experts recommandent encore de développer de nouveaux essais cliniques avec des associations de médicaments et de nouvelles molécules. Ils font valoir que les travaux chez l’animal et chez l’homme mettent en évidence que différents neuromédiateurs (sérotonine, dopamine, GABA, neuropeptides…) sont impliqués dans l’impulsivité, l’agressivité et le passage à l’acte violent. Les recherches en neurobiologie, avec l’apport des modèles animaux, permettront de mieux comprendre l’implication de ces différents systèmes neurobiologiques et d’identifier des molécules susceptibles de réduire les comportements agressifs et impulsifs grâce à leur action sur les neuromédiateurs.
(Fin)
Jean-Yves Nau
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