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ISO 690 | Larequi, Y., Physiothérapie et ostéopathie : une prise en charge réellement holistique des sportifs, Rev Med Suisse, 2010/258 (Vol.6), p. 1504–1507. DOI: 10.53738/REVMED.2010.6.258.1504 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2010/revue-medicale-suisse-258/physiotherapie-et-osteopathie-une-prise-en-charge-reellement-holistique-des-sportifs |
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MLA | Larequi, Y. Physiothérapie et ostéopathie : une prise en charge réellement holistique des sportifs, Rev Med Suisse, Vol. 6, no. 258, 2010, pp. 1504–1507. |
APA | Larequi, Y. (2010), Physiothérapie et ostéopathie : une prise en charge réellement holistique des sportifs, Rev Med Suisse, 6, no. 258, 1504–1507. https://doi.org/10.53738/REVMED.2010.6.258.1504 |
NLM | Larequi, Y.Physiothérapie et ostéopathie : une prise en charge réellement holistique des sportifs. Rev Med Suisse. 2010; 6 (258): 1504–1507. |
DOI | https://doi.org/10.53738/REVMED.2010.6.258.1504 |
Exporter la citation | Zotero (.ris) EndNote (.enw) |
The medical and paramedical supervison of sportsmen and sportwomen require an excellent collaboration and the recognition of the competencies of each person among the sport medical team.
Physiotherapy and osteopathy are complementary and indissociable activities in this framework. The practitioner with this double education could provide real holistic care with efficient, safe and evidence based methods in cases of traumatic or overload pathologies as well as in cases of functional disorders.
This will be illustrated with a clinical observation.
L’encadrement médical et paramédical des sportifs requiert de tous les acteurs de l’équipe soignante une bonne collaboration et une reconnaissance des compétences de chacun.
La physiothérapie et l’ostéopathie sont des activités complémentaires indissociables dans ce contexte. Elles confèrent au praticien possédant cette double formation la possibilité d’apporter au sportif une prise en charge réellement holistique par des techniques efficaces, sûres et éprouvées lors de pathologies traumatiques ou de surcharge ou lors de dysfonctions mécaniques.
Une observation clinique illustre ces propos.
Depuis plusieurs décennies l’encadrement médical des sportifs occasionnels comme de haut niveau est une prise en charge pluridisciplinaire dans laquelle le sportif, l’entraîneur, le médecin du sport, le/la physiothérapeute et plus récemment l’ostéopathe, mais aussi le psychologue, le/la diététicien/ne, le podologue, etc. jouent un rôle clé.
Cet encadrement médical et paramédical a certainement contribué, ces dernières années, à potentialiser les performances des sportifs. Il a d’autre part aussi contribué à améliorer l’état de santé général de l’athlète et, par des mesures de prévention, à augmenter la longévité de sa carrière sportive.
L’augmentation du nombre de physiothérapeutes d’équipes, au cours des dernières éditions des Jeux olympiques, et les statistiques de traitements de physiothérapie dans les services de physiothérapie des Villages olympiques à Beijing en 20081 et Vancouver en 2010 sont le témoignage de l’importance de cette prise en charge (figure 1).
Lors des Jeux olympiques d’été, le service de physiothérapie représente le plus grand service de physiothérapie du monde pendant un mois avec près de 1300 physiothérapeutes, masseurs, chiropraticiens, ostéopathes.1
Afin de répondre à de nombreuses situations thérapeutiques, le/la physiothérapeute dispose d’un grand nombre de méthodes de soins, manuelles ou techniques, issues des dernières connaissances de la physiologie, de la neurophysiologie ainsi que de la cinésiologie articulaire et des technologies modernes.
Les notions de physiothérapeute et d’ostéopathe du sport sont généralement méconnues dans le milieu médical non spécialisé en médecine du sport.2 Il convient donc de définir ces domaines de compétences, qui, si en Suisse, font désormais l’objet de deux professions distinctes au sens des lois cantonales sur la santé publique,3 n’en restent pas moins très proches et complémentaires dans la prise en charge des sportifs.
La physiothérapie est à la fois héritière de techniques très anciennes et bénéficiaire des acquisitions scientifiques les plus récentes. Il s’agit d’une profession de santé qui consiste à traiter le corps humain au moyen d’agents naturels. Son objectif est de diminuer les douleurs et de restituer l’intégralité et la qualité des mouvements entravés par les algies, la maladie, les accidents, les paralysies et autres troubles tant organiques que fonctionnels. Les méthodes utilisées par le physiothérapeute répondent aux principes de l’evidence based therapy. Ces méthodes comprennent notamment :
les massages sous toutes ses formes ;
tout type de mobilisations et manipulations des articulations, des tissus mous et des organes ;
les agents physiques (chaud, froid, électricité, rayons, ondes mécaniques, etc.) ;
tous les types de rééducation et de gymnastique médicales.
La physiothérapie se situe donc dans le cadre de pathologies organiques et/ou lorsqu’il y a altération de la structure.
L’ostéopathie, du grec «ostéon» os et «pathos» maladie, est un concept de soins créé par l’Américain Andrew Taylor Still 4 à la fin du XIXe siècle.
L’ostéopathie est basée sur le principe affirmant que le corps possède la capacité de fabriquer ses propres remèdes contre la maladie et autres conditions toxiques lorsqu’il est en état structurel normal dans des conditions environnementales favorables et qu’il est alimenté sainement.
L’ostéopathie met l’emphase sur l’importance de l’aspect mécanique du corps et a recours à des méthodes manipulatives pour détecter et corriger les dysfonctions structurelles, viscérales, énergétiques et crâniennes.
L’ostéopathie est fondée sur l’empirisme et le pragmatisme. Le champ d’application de ce mode de soins s’adresse aux dysfonctions ostéopathiques qui touchent différentes structures en perte de mobilité réversible (viscères, liquides, fascias, muscles, ligaments, articulations des membres, de la colonne vertébrale) sans altération de la structure. Le traitement ostéopathique permet à ces structures anatomiques de retrouver leur mobilité et donc un fonctionnement optimal. L’ostéopathie ne peut en aucun cas se substituer à un traitement médical ordonné pour lutter contre une maladie. Elle peut, parfois, donner une réponse juste et ciblée aux multiples douleurs qui ne trouvent aucune réponse en médecine classique. L’ostéopathie permet un traitement efficace et rapide des dysfonctions les plus diverses. Elle fait appel à des techniques douces appliquées à l’aide de gestes fermes et précis mais en aucun cas forcés. L’ostéopathie se situe donc en amont de la maladie. Elle ne soigne pas des maladies ou des accidents. Elle répond seulement à des troubles fonctionnels réversibles sans lésion de la structure.
La réponse est clairement non malgré les évidences légales ! Mais certainement deux formations complémentaires conférant au praticien du sport des compétences plus étendues pour le plus grand bénéfice des athlètes de haut niveau, mais aussi du sportif en général ou du «Tarzan» du dimanche. Le physiothérapeute-ostéopathe allie les deux domaines de compétence et, de par sa formation, sa culture médicale et sa longue tradition de collaboration avec les médecins du sport, est capable de traiter et d’apporter des soins aux sportifs dans ces deux domaines.
Cette double formation est garante pour les athlètes d’une sécurité et d’une prudence sans faille, tant dans l’établissement des diagnostics physiothérapeutiques et ostéopathiques que dans l’application de manœuvres, de méthodes éprouvées, efficaces et sûres. Cette double formation permet réellement une prise en charge holistique des patients.
Cette affirmation est illustrée par l’observation clinique traitée ci-après.
Mlle Y. K., plongeuse de haut-vol, ressent une violente douleur dans le dos et le flanc gauche lors d’une mauvaise entrée dans l’eau pendant un entraînement précédant une compétition internationale majeure.
L’athlète présente une gêne respiratoire importante, une douleur dans le dos qui irradie en avant vers le sternum. Les mouvements de rotation, d’inclinaison latérale et de flexion/extension du rachis sont quasi impossibles.
Le médecin de son équipe demande un bilan radiologique de la colonne dorsale et du grill costal qui ne démontre aucune lésion structurelle. Le diagnostic de «subluxation» de la sixième côte gauche est posé.
Le diagnostic mécaniste posé par le physiothérapeute-ostéopathe est : «entorse fonctionnelle» de la sixième côte gauche.
La notion d’entorse fonctionnelle ostéopathique5 correspond à une perte de mobilité totale et soudaine d’une articulation par réaction du système proprioceptif à une combinaison d’amplitudes articulaires que le corps ne peut accepter sans perdre son intégrité. Ce système proprioceptif effectue un véritable verrouillage de l’articulation afin de contraindre cette dernière à rester à l’intérieur de l’amplitude physiologique contrairement à l’entorse orthopédique. De ce fait, l’entorse fonctionnelle est réversible.
L’entorse costale fonctionnelle de cette plongeuse s’effectue selon une combinaison simultanée aberrante de trois mouvements sur trois axes physiologiques incluant une restriction de mobilité segmentaire dorsale préexistante (dysfonction vertébrale ostéopathique) :
axe BP (pour mouvement costal en «bras de pompe») ;
axe AS (pour mouvement costal en «anse de seau») ;
torsion du cartilage costal (provoquée par l’élévation et l’avancée du sternum et des côtes).
L’entorse costale provoque une douleur exquise au niveau costo-vertébral gênant la mobilité globale de la cage thoracique et de la colonne dorsale ainsi que les mouvements respiratoires.
Le traitement est discuté avec le médecin de l’équipe et, vu la proximité de la compétition (le lendemain), il est décidé de manipuler cette entorse costale malgré la douleur importante et la souffrance des tissus périarticulaires.
La normalisation de cette entorse se fait en manipulant la sixième côte sur le point d’entorse. L’athlète est allongée en procubitus, le physiothérapeute-ostéopathe prend appui avec le pisiforme de sa main gauche sur le point d’entorse de la sixième côte, sa main droite stabilise l’hémithorax droit.
Une mise en tension de l’articulation est effectuée par une pression verticale progressive (verrouillage du slack) : à la fin de la pression, sans relâcher l’appui, le praticien effectue la manipulation (thrust) verticalement en direction de la table.6,7
Des ultrasons à visée antalgique et anti-inflammatoire sont appliqués avec un gel anti-inflammatoire sur le point d’entorse.
Une contention adhésive combinant le strapping (bandes adhésives élastiques) et le taping (bandes adhésives rigides) a été mise en place pour la fin de la journée et la nuit (figure 2).
Parallèlement, une médication anti-inflammatoire a été ordonnée par le médecin.
Le lendemain matin des ultrasons ont été appliqués à nouveau sur la zone douloureuse du point d’entorse et la contention a été refaite pour l’entraînement. Une troisième contention légèrement moins contraignante (plus légère) a été effectuée deux heures avant la compétition.
Après la compétition, l’athlète a été mise au repos quelques jours avec poursuite du traitement médicamenteux et application d’ultrasons.
Quelques jours après la normalisation de l’entorse costale, il convenait de normaliser la dysfonction vertébrale dorsale qui se situe au même niveau que la côte (sixième vertèbre dorsale). La normalisation se fait en respectant les principes de la mécanique articulaire de Fryette.8
Le praticien effectue aussi des techniques de relâchement myofasciaux de la musculature dorsale contracturée.
Une rééducation costale visant à améliorer la mobilité du grill costal est effectuée sur les côtes 1 à 10 des deux côtés.
Une combinaison de techniques issues de la physiothérapie et de l’ostéopathie aura permis à cette sportive de participer à une grande compétition et, après celle-ci, de retrouver sa pleine capacité fonctionnelle en un nombre restreint de séances.
Cette observation clinique est l’illustration de l’importance de la collaboration entre tous les protagonistes formant l’entourage médical du sportif afin de lui permettre d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixé.
Elle est aussi le témoignage de l’indissociable complémentarité des concepts de la physiothérapie et de l’ostéopathie dans le domaine des soins visant à traiter des pathologies avec lésions de la structure (traumatiques) ainsi que des dysfonctions dites ostéopathiques issues de phénomènes de surcharge dus à l’entraînement ainsi qu’aux prédominances fonctionnelles génératrices de dysbalances musculaires.
Ainsi, nous recommandons avec insistance l’acquisition par les physiothérapeutes d’une formation en ostéopathie et vice-versa, aux ostéopathes qui veulent s’occuper efficacement de sportifs, l’acquisition d’une solide formation en physiothérapie. Cette double formation confère au praticien, en charge de sportifs, des compétences plus larges lui permettant une approche thérapeutique réellement holistique.
De plus, compte tenu des ressources financières souvent limitées de la plupart des fédérations de sport et des clubs sportifs, il sera plus avantageux de s’adjoindre les compétences d’un/e praticien/ne possédant cette double formation.
> La connaissance des concepts de la physiothérapie et de l’ostéopathie permet au médecin d’orienter le traitement d’un patient sportif
> Le physiothérapeute-ostéopathe traitera des lésions traumatiques de surcharge aussi bien que des dysfonctions mécaniques
> L’approche thérapeutique par la physiothérapie et l’ostéopathie permet une prise en charge globale du patient sportif
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