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ISO 690 Nau, J., Comment bien faire une intramusculaire ?, Rev Med Suisse, 2010/260 (Vol.6), p. 1626–1627. DOI: 10.53738/REVMED.2010.6.260.1626 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2010/revue-medicale-suisse-260/comment-bien-faire-une-intramusculaire
MLA Nau, J. Comment bien faire une intramusculaire ?, Rev Med Suisse, Vol. 6, no. 260, 2010, pp. 1626–1627.
APA Nau, J. (2010), Comment bien faire une intramusculaire ?, Rev Med Suisse, 6, no. 260, 1626–1627. https://doi.org/10.53738/REVMED.2010.6.260.1626
NLM Nau, J.Comment bien faire une intramusculaire ?. Rev Med Suisse. 2010; 6 (260): 1626–1627.
DOI https://doi.org/10.53738/REVMED.2010.6.260.1626
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Avancée thérapeutique
1 septembre 2010

Comment bien faire une intramusculaire ?

DOI: 10.53738/REVMED.2010.6.260.1626

Sans cesse remettre son travail sur le métier. Formule étrange, absconse autant que parlante, à laquelle nous incite régulièrement depuis trente ans le mensuel français Prescrire.a C’est tout particulièrement vrai avec sa livraison datée de juin 2010 et un dossier1 intitulé «Réussir une injection intramusculaire» ; dossier passionnant consacré à un geste séculaire sur lequel on croit tout savoir. Un dossier qui inciterait pour un peu à vouloir en savoir plus sur l’histoire des antiques seringues et la mise au point (en France à compter du milieu du XIXe siècle) des premières aiguilles creuses taillées en biseau, alors en or ou en platine. Autant dire à usage non unique.

Mais revenons à l’intramusculaire et aux conditions de sa réussite. Avec ce constat que la littérature de qualité reste bien pauvre sur une pratique à ce point répandue. «La plupart des recommandations concernant la pratique d’une injection intramusculaire ne sont pas étayées par une évaluation comparative, observent les auteurs de cette synthèse “collectivement réalisée sans aucun conflit d’intérêts”. Des recommandations consensuelles, ou reposant sur des considérations anatomiques, permettent néanmoins de faire des propositions raisonnables pour limiter le risque d’effets indésirables spécifiques à la voie intramusculaire.»

Effets indésirables spécifiques. Ils sont théoriquement assez nombreux. Les principaux sont les lésions d’un nerf périphérique, les hématomes et les abcès. Un travail publié dans le JAMA en 1978, concernant un peu plus de 12 000 personnes hospitalisées ayant reçu chacune au moins une intramusculaire, fait état de 0,4% de complications locales. Il faut aussi compter avec la rarissime dermatite livédoïde (syndrome de Nicolau ou encore Embolia cutis medicamentosa) qui se manifeste (après injection médicamenteuse ou vaccinale) par l’apparition rapide d’une éruption purpurique douloureuse, suivie de nécrose des tissus cutanés et sous-cutanés.

Les sites possibles des injections. Cinq muscles peuvent être utilisés : le deltoïde au niveau de l’épaule ; le grand et le moyen fessiers au niveau de la fesse et de la hanche ; le vaste externe et le droit antérieur au niveau de la cuisse. Il semble aujourd’hui que le quart supéro-externe et le tiers antérieur de la cuisse soient des sites «tombés en désuétude» ; ou qui devraient y tomber. Le premier car il expose à des lésions du nerf sciatique («quelques cas de paraplégie définitive après injection de pénicilline»). Le second car les injections y seraient plus douloureuses. Au niveau de la hanche, on choisira donc le fessier moyen : le repérer en posant la paume de la main sur le grand trochanter ; doigts écartés en éventail, majeur vers le sommet de la crête iliaque, index vers l’épine iliaque antérieure. Le site se situe précisément entre index et majeur. «La main servant à repérer la zone est à retirer avant de faire l’injection pour éviter de se blesser», souligne – humour ? – Prescrire.

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Chez les enfants de moins d’un an et chez les personnes pratiquant des auto-injections la partie latérale du tiers moyen de la cuisse est le site préférable. Enfin pour les vaccins à partir de l’âge d’un an le deltoïde est le site de référence.

Préparer le patient pour limiter la douleur. La douleur est ici fonction de différents paramètres : taille de l’aiguille, nature et volume du médicament injecté, site d’injection, appréhension, etc. «Préparer le patient à l’injection passe par l’information et la demande de son consentement, rappellent les auteurs. Mieux vaut lui expliquer le geste et le rassurer, notamment en étant calme et sûr de soi (…). Mieux vaut installer le patient dans une position permettant de relaxer le muscle dans lequel aura lieu l’injection et éviter les chutes en cas de malaise.»

Il semblerait que le fait de presser la zone d’injection avec le pouce ou la main pendant dix secondes avant l’injection soit de nature à «légèrement réduire la douleur». Chez les nouveau-nés et les nourrissons, donner la tétée ou une boisson sucrée (chez les plus grands proposer un exercice de respiration ou une distraction) est utile ; de même est-il préférable d’asseoir les enfants plutôt que de les allonger. Une anesthésie locale (lidocaïne + prilocaïne) ou un spray réfrigérant peuvent ne pas être inutiles.

Quelques conseils pratiques. L’utilité de la désinfection cutanée chez le patient ne semble pas nécessaire de même que le port de gants par le soignant. Mieux vaut simplement se laver les mains à l’eau, au savon ou par friction hydro-alcoolique. N’avoir recours, autant que faire se peut, qu’à des seringues et aiguilles stériles. Plusieurs auteurs conseillent d’utiliser la technique dite du «trajet en Z» : tendre la peau préalablement à l’insertion de l’aiguille en la faisant glisser de quelques centimètres avec la main qui ne tient pas la seringue. Objectif : que le trajet sous-cutané de l’aiguille ne soit plus aligné avec le trajet intramusculaire dès lors que la peau est relâchée après l’injection. Ceci semble réduire la douleur et les réactions locales en diminuant le reflux du liquide injecté vers le tissu sous-cutané. Insérer d’un geste franc et rapide à peu près perpendiculairement à la peau tendue par l’autre main. Insérer entièrement l’aiguille (si elle bute sur un os, la retirer un peu et injecter). Aspirer via le piston de la seringue, avant d’injecter.

En cas de reflux sanguin (on est alors dans un gros vaisseau) s’abstenir d’injecter et recommencer avec une nouvelle aiguille et une nouvelle seringue. En toute hypothèse injecter lentement (1 ml/10 secondes) et attendre une dizaine de secondes avant de retirer l’aiguille. Ne pas masser ensuite le site d’injection. Puis respecter pour le matériel utilisé les règles d’élimination des déchets médicaux piquants et coupants. Enfin donner au patient (ou à son entourage) des instructions concernant la surveillance du site et d’éventuelles réactions générales.

Auteurs

Jean-Yves Nau

jeanyves.nau@gmail.com

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