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ISO 690 Farron, A., Hoffmeyer, P., Le chirurgien face à l’innovation, Rev Med Suisse, 2010/276 (Vol.6), p. 2435–2436. DOI: 10.53738/REVMED.2010.6.276.2435 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2010/revue-medicale-suisse-276/le-chirurgien-face-a-l-innovation
MLA Farron, A., et al. Le chirurgien face à l’innovation, Rev Med Suisse, Vol. 6, no. 276, 2010, pp. 2435–2436.
APA Farron, A., Hoffmeyer, P. (2010), Le chirurgien face à l’innovation, Rev Med Suisse, 6, no. 276, 2435–2436. https://doi.org/10.53738/REVMED.2010.6.276.2435
NLM Farron, A., et al.Le chirurgien face à l’innovation. Rev Med Suisse. 2010; 6 (276): 2435–2436.
DOI https://doi.org/10.53738/REVMED.2010.6.276.2435
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Éditorial
22 décembre 2010

Le chirurgien face à l’innovation

DOI: 10.53738/REVMED.2010.6.276.2435

La recherche et l’innovation caractérisent la curiosité naturelle de l’espèce humaine. Elles ont conduit aux découvertes scientifiques et permis l’essor phénoménal des civilisations actuelles. Elles ont assuré les développements sociaux et contribué largement à l’amélioration constante de notre qualité de vie.

En médecine, la recherche et l’innovation des derniers millénaires ont permis de faire passer cette discipline du statut de croyance à celui de science, et le rang du médecin de sorcier-guérisseur à celui d’homme de science. Le fonctionnement du corps humain a été analysé jusqu’au niveau moléculaire, amenant dès lors à une compréhension des pathologies sans cesse meilleure et conduisant à des traitements chaque fois plus efficaces.

L’orthopédie, et la chirurgie des prothèses articulaires en particulier, a bien évidemment suivi cette évolution : le temps de la première mise en place d’une prothèse d’articulation majeure chez l’homme par Péan en 1893 (prothèse d’épaule) semble bien lointain. Depuis, nous avons assisté au développement régulier d’implants de plus en plus perfectionnés, posés grâce à des techniques chirurgicales chaque fois plus performantes, dans un contexte général de prise en charge toujours plus efficace. D’ailleurs les patients en bénéficient largement : taux élevés de satisfaction, maintien d’indépendance, poursuite des activités professionnelles et sportives pour ne citer que quelques exemples. Pourtant, malgré ces progrès constants, la prothèse idéale n’existe pas encore et les complications rythment toujours la vie du chirurgien : les implants s’usent ou se descellent et les infections restent un défi toujours d’actualité. Ces échecs, même s’ils se font de plus en plus rares, constituent toutefois le moteur principal de la recherche et du développement.

L’innovation ne comporterait-elle dès lors que des avantages ? Certainement pas et l’exemple de l’orthopédie pourra nous en convaincre.

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En ce début de xxie siècle, le marché des implants prothétiques articulaires reste florissant et très lucratif. Attirés par les profits potentiels, les très (trop ?) nombreux fabricants se livrent à une concurrence acharnée. Dans ce climat, il importe à chaque compagnie de produire les arguments qui sauront convaincre le chirurgien-client de la supériorité de ses produits. Or, en médecine, la preuve par l’évidence clinique ne peut être établie que par le biais d’études contrôlées et indépendantes. Un problème en orthopédie réside dans le fait que les prothèses actuelles possèdent une durée de vie élevée, parfois au-delà de dix, voire vingt ans. Dans un contexte de guerre commerciale, inutile de dire que la stratégie consistant à attendre dix ans pour éventuellement produire une évidence de supériorité clinique ne constitue pas la priorité des managers. Il devient donc nécessaire d’élaborer d’autres stratégies. Parmi elles, la recherche de la nouveauté présente un intérêt croissant. Dès lors, l’innovation n’assure plus seulement le moteur du progrès : elle devient aussi argument de supériorité ou moyen de promotion. Courses aux designs de « dernière génération », matériaux «encore plus performants», couple de frottement «réduisant l’usure» sont lancés. Exemple édifiant que celui de la récente visite d’un représentant, accompagné d’un conseiller scientifique, vantant avec enthousiasme les mérites du tout nouvel implant en pyrocarbone (évidemment «très cher», sous-entendu encore plus performant). La simple question concernant le recul actuel de la «nouveauté» a jeté un certain froid dans la discussion : comment est-il possible d’en rester à des considérations si terre à terre ? Et pourtant : le recul de l’implant présenté ne dépasse pas huit mois ! Cet exemple illustre bien la pression à laquelle sont soumis en permanence les chirurgiens-clients. Pression encore plus forte lorsque la promotion est réalisée par les chirurgiens-concepteurs, parfois directement intéressés financièrement par les ventes, et dont les résultats cliniques, pourtant publiés dans des revues expertisées, restent difficilement accessibles au chirurgien moyen.

Faut-il alors limiter l’innovation ? Certainement pas car celle-ci reste un élément fondamental et indispensable du progrès. Il convient néanmoins de la réglementer. En orthopédie, une information totalement indépendante, éloignée de tout conflit d’intérêt, obtenue grâce à des études dont tous les aspects éthiques auront été évalués avec soin, constitue une priorité. Dans ce contexte, une attention particulière devrait être portée à l’identification des liens entre l’industrie et les médias scientifiques, y compris ceux issus des collaborations avec les chirurgiens-concepteurs. ■

Auteurs

Alain Farron

Service universitaire d’orthopédie et de traumatologie Centre hospitalier universitaire vaudois et Université de Lausanne

Pierre Hoffmeyer

Service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil moteur
Département de chirurgie HUG
1211 Genève 14
pierre.hoffmeyer@hcuge.ch

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