Sommaire du numéro
ISO 690 Vannotti, M., Défauts dans la conscience de l’action et responsabilité, Rev Med Suisse, 2012/349 (Vol.8), p. 1522b–1523b. DOI: 10.53738/REVMED.2012.8.349.1522b URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2012/revue-medicale-suisse-349/defauts-dans-la-conscience-de-l-action-et-responsabilite
MLA Vannotti, M. Défauts dans la conscience de l’action et responsabilité, Rev Med Suisse, Vol. 8, no. 349, 2012, pp. 1522b–1523b.
APA Vannotti, M. (2012), Défauts dans la conscience de l’action et responsabilité, Rev Med Suisse, 8, no. 349, 1522b–1523b. https://doi.org/10.53738/REVMED.2012.8.349.1522b
NLM Vannotti, M.Défauts dans la conscience de l’action et responsabilité. Rev Med Suisse. 2012; 8 (349): 1522b–1523b.
DOI https://doi.org/10.53738/REVMED.2012.8.349.1522b
Exporter la citation Zotero (.ris) EndNote (.enw)
Carte blanche
25 juillet 2012

Défauts dans la conscience de l’action et responsabilité

DOI: 10.53738/REVMED.2012.8.349.1522b

Vacances à Venise. Je parcours le supplément culturel d’un quotidien italien.1 Une page traite de neurosciences et du libre arbitre. Je me pose des questions. Je déplore que la presse mêle les dimensions «scientifiques» et la dimension sociale ou intersubjective de la responsabilité. Peut-on raisonnablement étudier, par une méthode «naturaliste», la notion du libre arbitre ? Peut-on, d’un autre côté, la définir sans tenir compte de ce qui se passe dans notre corps, dans notre système nerveux, des influences induites par l’imitation des autres ?

Le Tribunal d’Oslo n’a pas condamné Breivik à une peine, mais seulement à l’internement psychiatrique à vie. La nouvelle est troublante. Est-ce que ce Tribunal a estimé que Breivik n’a pas décidé, et donc qu’il n’est pas responsable de ses actions ?

Les neurosciences avancent ceci : nous commençons par agir, en quelque sorte bien malgré nous, puis nous arrivons à prendre conscience que nous voulons faire cette action là.

Dans les aires motrices des lobes frontaux, si nous bougeons notre main pour saisir un crayon, les neurones ordonnent et modulent une séquence appropriée de mouvements musculaires. Grâce aux neurones miroirs, certains de ces mêmes neurones s’activent quand nous voyons notre vis-à-vis faire le même geste. Nous pouvons agir par mimétisme.

JE M'ABONNE DÈS AUJOURD'HUI

et j'accède à plus de contenu

Abonnement

100%

Numérique à partir de

CHF 170.-

(pour les médecins)

Abonnement

100%

Numérique à partir de

EUR 150.-

(pour les médecins)

Erich Heckel (1883-1970)

Le débat autour de la liberté d’action de l’homme a une longue histoire. Un des points les plus problématiques et controversés consiste à savoir si le type de libre arbitre nécessaire pour justifier la pleine responsabilité morale de celui qui accomplit une action est compatible avec le fait que nos actions sont codéterminées par des facteurs que nous ne maîtrisons pas. La perspective sceptique, proposée par Spinoza, estime que nous ne sommes pas libres si tel est le cas.

Les faits

Il est aujourd’hui opinion commune que toute manifestation de la volonté est précédée, même de plusieurs secondes, par l’activité des aires cérébrales qui exécuteront des actions avant même que la conscience aura pensé avoir décidé de manière autonome.

M. Hallett2 démontre que tous les mouvements volontaires et non volontaires, automatiques ou pathologiques, débutent hors conscience et hors contrôle de la volonté. Cet auteur soutient que les mouvements deviennent conscients si, et seulement si, l’aire frontale médiane vient à être informée par un message parallèle à celui qui provoque le mouvement.

Réflexion

Que la conscience soit toujours un peu tardive par rapport à l’action, c’est une chose. Mais la subjectivité et l’intentionnalité ne se réduisent précisément pas à la conscience.

La notion de responsabilité se définit avant tout comme la capacité à répondre de ses actes, que ceux-ci aient été décidés, ou qu’ils aient débordé – peu ou prou – nos intentions expresses et à réparer ce que nos actions ont pu causer comme dommages sur autrui, même si ces dommages n’ont pas été intentionnellement visés.

Certes, la construction de la pensée et de l’action peut être étudiée par une méthode naturaliste et empirique, mais les notions de conscience, de responsabilité, de libre arbitre ne peuvent pas toutes être résolues en étudiant le temps qui passe entre l’action et la conscience de l’action, entre l’action et la volonté délibérée de l’accomplir.

J’aborde les découvertes des neurosciences avec étonnement. Que j’agisse avant de penser, je le savais et même cela m’a souvent été reproché. Que l’agir renforce ma pensée, je l’ai trouvé plutôt soulageant. D’accord, mes neurones moteurs s’activent avant que j’aie décidé consciemment d’accomplir une action. Non, ceci n’enlève pas ma responsabilité. L’action préréfléchie d’un sujet doit être considérée comme déjà pleinement humaine, et donc le sujet comme responsable de ses actes.

Auteurs

Marco Vannotti

Policlinique médicale universitaire Rue du Bugnon
,
44 1011 Lausanne

Le produit a bien été ajouté au panier ! Vous pouvez continuer votre visite ou accéder au panier pour finaliser votre commande.

Voir le Panier

Mot de passe oublié

Veuillez entrer votre adresse email ci-dessous pour recevoir un lien de réinitialisation de mot de passe

Un e-mail a été envoyé à votre adresse email. Suivez les instructions fournies pour réinitialiser votre mot de passe

Aucun compte n'est associé à cette adresse e-mail.

Nouveau mot de passe

Vous pouvez créer votre nouveau mot de passe ici

Votre mot de passe a bien été modifié!

Cliquez ici pour vous connecter

Nous ne sommes pas en mesure de changer votre mot de passe.

Certains de ces cookies sont essentiels, tandis que d'autres nous aident à améliorer votre expérience en vous fournissant des informations sur la manière dont le site est utilisé.

Paramétrer les cookies
  • Les cookies nécessaires activent la fonctionnalité principale. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.

  • Ces cookies permettent d’obtenir des statistiques de fréquentation anonymes du site de la Revue Médicale Suisse afin d’optimiser son ergonomie, sa navigation et ses contenus. En désactivant ces cookies, nous ne pourrons pas analyser le trafic du site de la Revue Médicale Suisse

  • Ces cookies permettent à la Revue Médicale Suisse ou à ses partenaires de vous présenter les publicités les plus pertinentes et les plus adaptées à vos centres d’intérêt en fonction de votre navigation sur le site. En désactivant ces cookies, des publicités sans lien avec vos centres d’intérêt supposés vous seront proposées sur le site.

  • Ces cookies permettent d’interagir depuis le site de la Revue Médicale Suisse avec les modules sociaux et de partager les contenus du site avec d’autres personnes ou de les informer de votre consultation, lorsque vous cliquez sur les fonctionnalités de partage de Facebook et de Twitter, par exemple. En désactivant ces cookies, vous ne pourrez plus partager les articles de la Revue Médicale Suisse depuis le site de la Revue Médicale Suisse sur les réseaux sociaux.