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ISO 690 Faes, S., Gié, O., Demartines, N., Hahnloser, D., Traitement multidisciplinaire du cancer rectal localement avancé, Rev Med Suisse, 2016/523 (Vol.12), p. 1185–1189. DOI: 10.53738/REVMED.2016.12.523.1185 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2016/revue-medicale-suisse-523/traitement-multidisciplinaire-du-cancer-rectal-localement-avance
MLA Faes, S., et al. Traitement multidisciplinaire du cancer rectal localement avancé, Rev Med Suisse, Vol. 12, no. 523, 2016, pp. 1185–1189.
APA Faes, S., Gié, O., Demartines, N., Hahnloser, D. (2016), Traitement multidisciplinaire du cancer rectal localement avancé, Rev Med Suisse, 12, no. 523, 1185–1189. https://doi.org/10.53738/REVMED.2016.12.523.1185
NLM Faes, S., et al.Traitement multidisciplinaire du cancer rectal localement avancé. Rev Med Suisse. 2016; 12 (523): 1185–1189.
DOI https://doi.org/10.53738/REVMED.2016.12.523.1185
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chirurgie
15 juin 2016

Traitement multidisciplinaire du cancer rectal localement avancé

DOI: 10.53738/REVMED.2016.12.523.1185

Treatment of patients with locally advanced rectal cancer remains challenging. Preoperative imaging with pelvic MRI allows to identify patients for multimodal treatment including induction chemotherapy or neoadjuvant radio-chemotherapy and an extended surgical resection. With multidisciplinary approach and an experienced team, excellent oncologic results may be achieved, as well as a good function and quality of life, even with preservation of the anus in the majority of patients.

Résumé

Le traitement des patients avec un cancer rectal localement avancé reste un grand défi. L’imagerie préopératoire par IRM pelvienne permet d’identifier les patients qui seront candidats à un traitement multimodal incluant une chimiothérapie d’induction ou une radiochimiothérapie néoadjuvante et une résection chirurgicale étendue. Grâce à une approche multidisciplinaire par une équipe expérimentée, d’excellents résultats oncologiques ainsi que de bonnes fonction et qualité de vie sont possibles, et ceci même en préservant l’anus chez une grande majorité des patients.

Introduction

Chaque année, entre 1200 et 2000 adénocarcinomes du rectum sont diagnostiqués en Suisse. Dans la majorité des cas, l’extension de la tumeur est limitée au mésorectum. Ces carcinomes peuvent être traités par une résection du rectum seul (TME, total mesorectal excision) et ont aujourd’hui un meilleur pronostic que les cancers du côlon1 avec une survie à cinq ans approchant les 90 %2 et un taux de récidives < 5 %.3 Environ 8 %4 des patients présentent des cancers localement avancés avec une tumeur s’étendant près (5 %) ou au-delà (3 %) du fascia mésorectal. La prise en charge de ces patients nécessite d’être multidisciplinaire et effectuée idéalement dans un centre de références.

Dans cet article, nous décrivons la conduite à tenir pour un bilan d’extension locorégionale optimal, ainsi que les options thérapeutiques pour un cancer du rectum localement avancé. La prise en charge de ces patients nécessite une bonne coordination entre les différents services (figure 1).

Fig 1

Chronologie de la prise en charge d’un patient avec cancer du rectum

TME : total mesorectal excision.

Définition et implications cliniques

Le rectum, entouré par le mésorectum (figure 2), représente une entité embryologique et anatomique bien définie avec sa vascularisation ainsi que son drainage lymphatique propre. A l’extérieur, il est circonférentiellement délimité par le fascia mésorectal. Outre le stade oncologique TNM, la marge de résection circonférentielle (CRM, circumferential resection margin), qui décrit la distance la plus courte entre la tumeur et le fascia mésorectal (figure 3), revêt une importance fondamentale sur les plans thérapeutique et pronostique.

En effet, plusieurs études59 ont montré qu’une CRM ≥ 1 mm est le facteur pronostique le plus important. Une tumeur présentant une CRM < 1 mm ou qui dépasse le fascia mésorectal, infiltrant les organes avoisinants (T4), est définie comme un carcinome localement avancé et présente un pronostic plus sévère. Dans ce cas, la maladie n’est plus limitée au compartiment du mésorectum mais disséminée, avec un risque élevé de métastatisation, de récidive locale et par conséquences avec un taux de survie à long terme diminué (tableau 1). Des traitements multimodaux sont nécessaires pour diminuer la taille tumorale (downsizing) et pour empêcher la dissémination. Sur le plan chirurgical, une résection radicale (du rectum avec son mésorectum et ses structures avoisinantes) est indispensable.

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Fig 2

Rectum entouré par le mésorectum, et délimité par le fascia mésorectal

Antérieurement, ce fascia est dénommé fascia de Denonvillier, il délimite le mésorectum de la vessie, de la prostate et des vésicules séminales ou respectivement du vagin. Postérieurement, ce fascia est appelé le fascia de Waldeyer, il sépare le mésorectum du fascia présacral et du sacrum. Antérieurement, se trouvent chez l’homme les nerfs responsables de l’érection.

Fig 3

Marge de résection circonférentielle

Elle décrit la distance la plus courte entre la tumeur et le fascia mésorectal.

CRM : circumferential resection margin.

Tableau 1

Pronostic du carcinome localement avancé (avec infiltration des organes avoisinants)

CRM : circumferential resection margin.

Bilan d’extension locorégionale

Le bilan d’extension locale du cancer rectal permet d’établir l’étendue de la pathologie et joue un rôle primordial pour l’établissement d’une thérapie néoadjuvante. Ceci permet d’établir le stade TNM, ainsi que la CRM.

Tout d’abord, une anamnèse ciblée et le toucher rectal permettent d’obtenir des informations importantes sur les symptômes associés à la taille de la tumeur ainsi que sur l’infiltration du sphincter anal et des organes avoisinants. La rectoscopie rigide représente la méthode de choix pour établir la distance séparant la tumeur de la marge anale et pour obtenir des biopsies. L’étendue locorégionale, incluant la CRM ainsi que l’invasion ganglionnaire, doit être établie par imagerie. L’endosonographie transanale (EUS) et une résonance magnétique (IRM) pelvienne (figure 4) sont les examens de choix et doivent être pratiquées afin de compléter le bilan d’extension. Ensemble, elles permettent l’appréciation détaillée de l’étendue locale (stade T) de l’invasion ganglionnaire locorégionale (stade N) ainsi que de l’invasion des structures avoisinantes comme le sphincter anal.1012 Des analyses récentes ont montré une supériorité de l’IRM sur l’EUS en ce qui concerne l’appréciation de la CRM. Le bilan est obligatoirement complété par un CT-scan thoraco-abdominal à la recherche de métastases à distance.

Fig 4

Endosonographie transanale (EUS) d’un cancer uT3 et IRM pelvienne d’un autre cancer stade uT3c (flèche) avec dépôt tumoral (triangle)

Thérapie néoadjuvante

L’indication à une thérapie néoadjuvante dépend essentiellement de la CRM et dans une moindre mesure des stades T et N. Importante est aussi la distance entre la tumeur et la marge anale. Un traitement néoadjuvant est recommandé pour toutes les tumeurs de stade cT4 (dépassement du fascia mésorectal) ou cT3 avec une CRM compromise < 2 mm. Presque tous les cancers du bas rectum cT3 ont une CRM compromise, car le mésorectum devient très fin près de l’anus. Une indication relative est la présence de ganglions lymphatiques suspects (> 8 mm) visualisé sur l’IRM ainsi que des tumeurs rectales proches du sphincter anal pour lesquelles une réduction en taille est souhaitée afin de préserver la continence anale. A noter que les tumeurs du tiers supérieur du rectum sont traitées comme les carcinomes coliques et nécessitent donc rarement une thérapie néoadjuvante.

L’avantage d’une radiochimiothérapie néoadjuvante,1316 par rapport à une radiothérapie seule1719 ou à une radiothérapie postopératoire,20,21 a pu être confirmé par de multiples études. Le processus décisionnel de la prise en charge des tumeurs rectales nécessite une approche multidisciplinaire. Une évaluation lors d’un colloque oncologique multidisciplinaire augmente significativement la probabilité d’effectuer correctement une thérapie néoadjuvante chez les patients de stades pT3c-pT4.22

Une fois la décision d’une thérapie néoadjuvante prise, la radiothérapie peut être effectuée soit selon le schéma dit « long », 50,4 Gy (28 fractions de 1,8 Gy) ou « court » avec 25 Gy (5 fractions de 5 Gy). Une chimiothérapie concomitante de type FOLFOX (5-fluorouracile, oxaliplatine, acide folique), le 5-fluorouracile seul ou alternativement la capécitabine seront prescrits.

Une chimiothérapie d’induction trois à quatre mois avant la radiochimiothérapie néoadjuvante pour des tumeurs avancées a été étudiée23 avec de bons résultats. Cette stratégie permet d’obtenir un taux de résections R0 meilleur (97 % vs 88 %) et un taux de réponses pathologiques complètes plus élevé (24 %) que la radiochimiothérapie néoadjuvante seule. Pour l’instant, le régime optimal d’une chimiothérapie d’induction est encore du domaine de la recherche clinique.

Réponse au traitement néoadjuvant

Une fois la thérapie néoadjuvante terminée, un nouveau bilan radiologique (restaging) par IRM pelvienne ou EUS et CT-scan thoraco-abdominal s’impose. Il pourra donner des renseignements fondamentaux sur la réponse thérapeutique, sur l’étendue tumorale et aussi pour la planification de la chirurgie. Les patients seront alors rediscutés lors du colloque oncologique multidisciplinaire auquel participeront tous les thérapeutes impliqués, y compris l’urologue, le gynécologue et le chirurgien plasticien pour des tumeurs localement avancées nécessitant une chirurgie extensive.

De récentes études ont démontré qu’un intervalle de douze à seize semaines entre la fin du traitement néoadjuvant et la chirurgie augmente la probabilité d’une réponse pathologique complète (pCR)24 qui se situe aujourd’hui entre 25 et 35 % des patients. La difficulté est de prédire cette pCR sans une résection radicale du rectum. En cas de suspicion clinique d’une réponse complète, une attitude expectative en préservant le rectum est en théorie possible (organ sparing surgery). Ceci nécessite une équipe expérimentée avec des contrôles réguliers par le chirurgien (examen proctologique) et suivi par IRM tous les trois mois. Cette stratégie permet de conserver le rectum avec de bons résultats fonctionnels et une excellente qualité de vie.25 Cette attitude doit se faire dans le cadre d’études et de registre prospectif avec une équipe expérimentée. Aux Pays-Bas, par exemple, ceci est centralisé dans quatre centres avec un taux de préservations du rectum > 50 %. Au CHUV, actuellement, nous suivons plusieurs patients avec cette même stratégie.

L’extension de la chirurgie est déterminée par le cancer

Le but principal de la chirurgie du cancer rectal localement avancé est une résection en bloc du mésorectum (TME), figure 5) et des tissus avoisinants envahis par la tumeur, car ce n’est qu’une excision complète qui aura une influence positive sur le contrôle local et la survie.26,27

Fig 5

Pièce opératoire d’une total mesorectal excison

Pour les cancers rectaux bas avec proximité ou infiltration du sphincter anal, la question en faveur ou non d’une préservation de l’anus se pose. L’amélioration du bilan d’extension locorégionale par IRM, la thérapie néoadjuvante et en particulier les techniques de résections intersphinctériennes partielles ou totales avec des anastomoses colo-anales, permettent aujourd’hui un taux d’amputations abdomino-périnéales avec colostomie définitive significativement diminué en faveur d’une préservation de la continence anale. Les patients avec une anastomose colo-anale gardent de bonnes fonction et qualité de vie dans 78 % des cas à dix ans.28

Pour des tumeurs cT3 avec une CRM > 1 mm, une TME sera suffisante.15 Si une atteinte ganglionnaire latéro-pelvienne est suspectée par IRM (infiltration latérale) (figure 6), une lymphadénectomie le long des axes iliaques doit être discutée. Si, en Europe, cette procédure n’est effectuée que pour des cas sélectionnés, au Japon elle est proposée systématiquement, même en l’absence de preuve radiologique.29,30 A ce jour, cependant, la littérature n’apporte aucune preuve en faveur de cette stratégie en termes de pronostic.31,32 Ainsi, en raison de l’importante morbidité (surtout dysfonctions urinaire et sexuelle), une lymphadénectomie latérale n’est pas réalisée de routine. Des atteintes latérales plus extensives avec invasion des vaisseaux pelviens, de la paroi pelvienne latérale ou des vaisseaux et nerfs obturateurs sont rares et malheureusement souvent inopérables.33

Fig 6

CT-scan d’un cancer du rectum avec probable atteinte ganglionnaire le long des vaisseaux iliaques à gauche (flèche)

Pour des cancers cT4 avec infiltration postérieure (figure 7) du fascia présacré ou du sacrum, une résection en bloc du sacrum devra être envisagée.3436 L’opération se déroulera alors en deux temps : abdominal et sacral. Après la phase abdominale, le patient sera tourné sur le ventre pour effectuer une résection des dernières vertèbres du sacrum. La survie à cinq ans après une telle opération ne dépasse pas 24 %.36 En raison du mauvais résultat oncologique et de l’importante morbidité, une infiltration de S2 ou plus proximale sera considérée comme inopérable.

Fig 7

IRM du pelvis d’un cancer du rectum avec infiltration du fascia présacral (flèche)

Les tumeurs cT4 avec infiltration antérieure (figure 8) envahissent typiquement les organes génitaux (vagin / utérus / annexes chez la femme et prostate / vésicules séminales et / ou du tractus urinaire inférieur chez l’homme). La procédure chirurgicale a pour but une résection en bloc de toutes les structures touchées. Une résection partielle de l’utérus ou de la paroi vaginale, une hystérectomie totale ou une résection partielle de la prostate peuvent être envisagées chez les patients présentant une infiltration partielle. Pour des infiltrations étendues, une exentération pelvienne radicale devra être considérée. Ce qui implique la résection de tous les organes de la cavité pelvienne avec formation d’une colostomie définitive et d’une diversion urinaire. Cette intervention est associée à une survie à cinq ans de 33-77 %.37

Fig 8

IRM du pelvis d’un cancer du rectum avec infiltration de la prostate (flèche)

La reconstruction pelvienne est difficile, en particulier après résection abdomino-sacrale (ou amputation périnéale). Afin d’offrir un résultat fonctionnel optimal, une reconstruction du plancher pelvien avec l’aide des chirurgiens plasticiens doit être minutieusement planifiée. Plusieurs techniques de reconstruction sont décrites dans la littérature et incluent l’épiplooplastie, la transposition d’un lambeau myocutané (lambeau vertical du muscle grand droit, lambeau du muscle fessier ou lambeau du muscle droit interne) ou l’utilisation de filet biologique.

Expérience du CHUV

En 2014-2015, nous avons opéré 71 patients avec des cancers du rectum situés ≤ 12 cm de la marge anale par résection antérieure basse (89 %) ou amputation abdomino-périnéale (11 %). 85 % des interventions ont été effectuées par laparoscopie (taux de conversion 18 %) avec un séjour médian de sept jours (intervalle 3-65). Une résection R0 (donc avec des marges libres) a été possible pour 92 % des patients, et chez 89 % la continuité anale a pu être préservée. Une résection intersphinctérienne a été réalisée dans 24 % des cas.

Conflit d’intérêts:

Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.

Auteurs

Seraina Faes

Département de chirurgie viscérale, Centre hospitalier universitaire vaudois et Université de Lausanne
1011 Lausanne
seraina.faes@stadtspital.ch

Olivier Gié

Service de chirurgie viscérale
CHUV, 1011 Lausanne

Nicolas Demartines

Service de chirurgie viscérale, Département de chirurgie, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV)
Directeur général, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV)

1011 Lausanne
demartines@chuv.ch

Dieter Hahnloser

Service de chirurgie viscérale, Centre hospitalier universitaire vaudois
1011 Lausanne
tiago.varella-cid@chuv.ch

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