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ISO 690 Abraham, G., Le médecin et son patient : antagonistes ou complices ?, Rev Med Suisse, 2018/58889 (Vol.14), p. 120–120. DOI: 10.53738/REVMED.2018.14.588-89.0120 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2018/revue-medicale-suisse-588-89/le-medecin-et-son-patient-antagonistes-ou-complices
MLA Abraham, G. Le médecin et son patient : antagonistes ou complices ?, Rev Med Suisse, Vol. 14, no. 58889, 2018, pp. 120–120.
APA Abraham, G. (2018), Le médecin et son patient : antagonistes ou complices ?, Rev Med Suisse, 14, no. 58889, 120–120. https://doi.org/10.53738/REVMED.2018.14.588-89.0120
NLM Abraham, G.Le médecin et son patient : antagonistes ou complices ?. Rev Med Suisse. 2018; 14 (58889): 120–120.
DOI https://doi.org/10.53738/REVMED.2018.14.588-89.0120
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10 janvier 2018

Le médecin et son patient : antagonistes ou complices ?

DOI: 10.53738/REVMED.2018.14.588-89.0120

Ces deux personnages, le malade et son médecin, se trouvent évidemment face à face, mais chacun d’un côté de la barrière. Ils doivent se parler d’une manière quelque peu intime, mais leur langage est imbibé d’une charge émotionnelle différente. Le malade est à la recherche d’un soulagement, de soins. Le médecin, lui, vise à dresser un contexte clinique sur lequel trône la perspective d’un diagnostic valable.

Du côté du malade se situent à la fois l’angoisse et l’espoir ; du côté du médecin la préoccupation de l’efficience de la cure. Tout liés qu’ils se trouvent, médecin et malade regardent leur relation avec des yeux inégaux et de quelque façon clairement opposés. Le malade supplie, même si le plus souvent à voix basse ; le médecin cherche à soutenir le moral de son malade, mais de manière raisonnable et logique. Ils sont donc liés, mais avec deux poids deux mesures. Ils cherchent à «accorder leurs violons», mais chacun dans une perspective au fond assez différente, voire contradictoire. S’il le faut – et cela arrive assez souvent – ils peuvent ne pas du tout s’accorder, s’allier pour de bon. On peut en arriver à de l’antipathie réciproque, à l’agacement. Le malade peut commencer à douter de la validité intrinsèque du médecin qu’il a choisi ou qu’on lui a vivement conseillé. Le médecin peut voir son élan thérapeutique se transformer en un poids difficile à assumer, cela tantôt à cause de la difficulté posée par le cas, tantôt à cause de l’impatience et des lamentations du malade.

Médecin et malade regardent leur relation avec des yeux inégaux

Ils devraient en principe être des alliés et se plaire, et voilà qu’ils peuvent à la limite finir par se détester. Pire, se méfier l’un de l’autre, penser, l’un – le médecin – que le malade exagère exprès ses plaintes, l’autre – le malade – que non seulement le médecin peut se révéler incapable, pas à la hauteur de sa réputation, mais qu’il aurait, va savoir pourquoi, renoncé d’avance à faire le maximum pour le guérir. Un tour de passe-passe, un jeu de hasard, de présomptions, qui aurait pris la place d’une prétendue confiance réciproque. Ils devraient pour ainsi dire adhérer l’un à l’autre dans un intérêt commun, et au contraire ils semblent s’approcher l’un et l’autre d’un désir de rupture de contrat. Des antagonistes tels qu’on peut les trouver facilement parmi des collègues, des coéquipiers, à la rigueur des voisins de palier.

Et pourtant, ils vont tous les deux vieillir et, un jour donné, ils vont tous les deux mourir. Ils ont connu tous les deux autant le plaisir que la douleur, autant l’espoir que le désespoir. Et d’ailleurs, le médecin aussi peut tomber malade, comme le malade qui doit être maintenant soigné pourrait finalement vivre plus longtemps que son médecin. S’ils s’étaient rencontrés dans un autre contexte, leur dialogue aurait été bien différent. Ils pourraient même maintenant, en dormant, rêver l’un à l’autre, ce qui aurait alors un air assez ridicule. Ils jouent de quelque manière chacun leur jeu, soutenu par des raisons complémentaires mais diverses dans leurs propos. Cependant, chacun doit rester respectueux des limites plus qu’opportunes assignées à chacun.

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Mais si l’on observe très attentivement, tous deux peuvent toujours se révéler de fameux complices. Le malade est géré, dans son inévitable rôle, par l’espoir d’aller mieux, de récupérer sa précieuse santé. Mais cela va dépendre aussi non seulement des mesures thérapeutiques établies par son médecin, mais aussi de sa compliance et de la confiance qu’il a développée par rapport à la cure subie. En d’autres termes, cela dépend des capacités de son thérapeute, mais aussi du degré de sa propre collaboration.

Et justement, c’est bel et bien cette participation active possible du malade qui permettra vraisemblablement au médecin de réussir. De battre le mal en brèche bien au-delà d’une simple efficience professionnelle. Il s’agirait d’une complicité évidemment difficile à mettre en relief, presque d’une forme d’alliance secrète. D’un pacte d’armes. De se prêter, pour le malade, en triomphe personnel du médecin, pour ce dernier à reconnaître l’importance décisive dans la réussite de la cure d’une substantielle collaboration de la part du malade.

Auteurs

Georges Abraham

13, avenue Krieg 1208 Genève

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