Sommaire du numéro
ISO 690 Barbe, R., Santé mentale et psychiatrie : comprendre la distinction et les enjeux actuels, Rev Med Suisse, 2024/895 (Vol.20), p. 2148–2148. DOI: 10.53738/REVMED.2024.20.895.2148 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2024/revue-medicale-suisse-895/sante-mentale-et-psychiatrie-comprendre-la-distinction-et-les-enjeux-actuels
MLA Barbe, R. Santé mentale et psychiatrie : comprendre la distinction et les enjeux actuels, Rev Med Suisse, Vol. 20, no. 895, 2024, pp. 2148–2148.
APA Barbe, R. (2024), Santé mentale et psychiatrie : comprendre la distinction et les enjeux actuels, Rev Med Suisse, 20, no. 895, 2148–2148. https://doi.org/10.53738/REVMED.2024.20.895.2148
NLM Barbe, R.Santé mentale et psychiatrie : comprendre la distinction et les enjeux actuels. Rev Med Suisse. 2024; 20 (895): 2148–2148.
DOI https://doi.org/10.53738/REVMED.2024.20.895.2148
Exporter la citation Zotero (.ris) EndNote (.enw)
cortex
13 novembre 2024

Santé mentale et psychiatrie : comprendre la distinction et les enjeux actuels

DOI: 10.53738/REVMED.2024.20.895.2148

La santé mentale est aujourd’hui une priorité de santé publique. Pourtant, une confusion persiste entre santé mentale et psychiatrie, deux concepts distincts. La santé mentale concerne l’ensemble de la population, alors que la psychiatrie s’adresse spécifiquement aux personnes souffrant de troubles psychiques. Pourquoi ce mouvement vers une notion élargie de santé mentale, parfois au détriment de la psychiatrie ? Quels sont les enjeux et les risques ?

Une distinction essentielle

La santé mentale désigne un état de bien-être émotionnel et social. Elle reflète notre capacité à gérer le stress, à maintenir des relations équilibrées et à nous épanouir. Selon l’OMS, elle est « un état de bien-être permettant à une personne de réaliser son potentiel, de surmonter les tensions normales de la vie et de contribuer à sa communauté ». Elle concerne donc tout le monde. La psychiatrie, quant à elle, est une spécialité médicale dédiée aux troubles mentaux comme la dépression ou la schizophrénie. Elle implique des traitements adaptés, notamment médicamenteux et psychothérapeutiques, parfois hospitaliers. Cette distinction est cruciale : la santé mentale vise un bien-être général, tandis que la psychiatrie s’occupe de troubles graves nécessitant des soins spécialisés.

Pourquoi l’essor du concept de santé mentale ?

Le recours croissant au terme « santé mentale » plutôt qu’à « psychiatrie » s’explique par plusieurs raisons. D’abord, l’élargissement du concept vise à déstigmatiser les troubles psychiques. Le mot « psychiatrie » reste souvent associé à des maladies graves ou à l’hospitalisation. Le recours au terme « santé mentale » facilite la discussion et l’acceptation sociale du bien-être psychologique. Ensuite, cette approche reflète une vision plus holistique du bien-être, prenant en compte les dimensions sociales, éducatives et environnementales. Elle engage divers acteurs comme les enseignants, les travailleurs sociaux et les employeurs dans la prévention. Enfin, les politiques de santé publique soutenues par l’OMS encouragent une approche centrée sur la prévention et la promotion du bien-être mental, plutôt que sur le traitement des maladies déjà présentes.

Les acteurs de la santé mentale

Promouvoir une bonne santé mentale ne repose pas uniquement sur les psychiatres. Ce sont plusieurs acteurs de la société qui participent à cette mission.

JE M'ABONNE DÈS AUJOURD'HUI

et j'accède à plus de contenu

Abonnement

100%

Numérique à partir de

CHF 170.-

(pour les médecins)

Abonnement

100%

Numérique à partir de

EUR 150.-

(pour les médecins)

Les enseignants et les professionnels de l’éducation jouent un rôle fondamental en détectant et en soutenant les enfants et adolescents en difficulté. Ils sont souvent les premiers à identifier des troubles du comportement ou des signes de détresse psychologique et peuvent intervenir de manière préventive.

Les services sociaux, de leur côté, travaillent avec les populations les plus vulnérables, touchées par la précarité, les violences ou l’exclusion sociale. Leurs interventions permettent de prévenir l’émergence et l’aggravation de troubles mentaux.

Les entreprises ne sont pas en reste : avec la montée des cas de burnout et de stress professionnel, il est devenu crucial pour les employeurs de créer des environnements de travail qui favorisent le bien-être mental.

Enfin, les familles et les communautés forment un réseau de soutien indispensable. Le rôle de la famille dans le maintien d’un cadre affectif stable est essentiel pour la santé mentale des individus.

Les risques d’une approche généralisée

Malgré les avantages de cette tendance vers une notion élargie de santé mentale, elle comporte certains risques.

Tout d’abord, il existe un danger de minimiser les troubles graves. En insistant sur la santé mentale pour tous, on peut diluer l’importance des maladies nécessitant des soins spécialisés. Des troubles comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires, par exemple, requièrent des soins psychiatriques appropriés.

Il y a aussi un risque de confusion des rôles. Bien que la collaboration entre divers professionnels soit bénéfique, une approche trop généralisée peut conduire à des soins inadaptés pour les patients souffrant de troubles graves, si chaque professionnel n’a pas une compréhension claire de ses limites.

Enfin, réduire l’accent sur la psychiatrie pourrait provoquer un sous-diagnostic de certaines maladies mentales graves, ou des traitements inadéquats. La psychiatrie, avec son expertise et ses avancées scientifiques, reste indispensable pour traiter ces pathologies complexes.

Trouver un équilibre

Trouver un équilibre entre la promotion du bien-être mental et la reconnaissance du rôle essentiel de la psychiatrie est crucial pour répondre aux enjeux complexes du bien-être psychologique. Il est nécessaire de renforcer la collaboration entre tous les acteurs, en respectant les compétences spécifiques de chacun, tout en sensibilisant à la distinction entre santé mentale et psychiatrie afin d’éviter la stigmatisation et de garantir un accès aux soins spécialisés. Bien que le concept de santé mentale favorise une meilleure prévention, il ne doit pas occulter l’importance des services psychiatriques dans le traitement des troubles graves. En adoptant une approche équilibrée qui valorise à la fois la promotion du bien-être global et les soins psychiatriques, nous pouvons améliorer la santé mentale collective tout en offrant un soutien adapté aux personnes les plus vulnérables.

Auteurs

Rémy Barbe

Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent Hôpitaux universitaires de Genève
1211 Genève 14

Maison de l’enfance et de l’adolescence Bd de la Cluse 26
1205 Genève
remy.barbe@hug.ch

Le produit a bien été ajouté au panier ! Vous pouvez continuer votre visite ou accéder au panier pour finaliser votre commande.

Voir le Panier

Mot de passe oublié

Veuillez entrer votre adresse email ci-dessous pour recevoir un lien de réinitialisation de mot de passe

Un e-mail a été envoyé à votre adresse email. Suivez les instructions fournies pour réinitialiser votre mot de passe

Aucun compte n'est associé à cette adresse e-mail.

Nouveau mot de passe

Vous pouvez créer votre nouveau mot de passe ici

Votre mot de passe a bien été modifié!

Cliquez ici pour vous connecter

Nous ne sommes pas en mesure de changer votre mot de passe.

Certains de ces cookies sont essentiels, tandis que d'autres nous aident à améliorer votre expérience en vous fournissant des informations sur la manière dont le site est utilisé.

Paramétrer les cookies
  • Les cookies nécessaires activent la fonctionnalité principale. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.

  • Ces cookies permettent d’obtenir des statistiques de fréquentation anonymes du site de la Revue Médicale Suisse afin d’optimiser son ergonomie, sa navigation et ses contenus. En désactivant ces cookies, nous ne pourrons pas analyser le trafic du site de la Revue Médicale Suisse

  • Ces cookies permettent à la Revue Médicale Suisse ou à ses partenaires de vous présenter les publicités les plus pertinentes et les plus adaptées à vos centres d’intérêt en fonction de votre navigation sur le site. En désactivant ces cookies, des publicités sans lien avec vos centres d’intérêt supposés vous seront proposées sur le site.

  • Ces cookies permettent d’interagir depuis le site de la Revue Médicale Suisse avec les modules sociaux et de partager les contenus du site avec d’autres personnes ou de les informer de votre consultation, lorsque vous cliquez sur les fonctionnalités de partage de Facebook et de Twitter, par exemple. En désactivant ces cookies, vous ne pourrez plus partager les articles de la Revue Médicale Suisse depuis le site de la Revue Médicale Suisse sur les réseaux sociaux.